La technique du crayonnage (pencilling en anglais) est une technique utilisée par les pompiers pour refroidir les fumées lors d'un incendie en milieu clos ou semi-clos (par exemple dans un bâtiment).
Cette technique consiste à dessiner des lettres dans l'air avec un jet diffus. Le dessin des lettres dure de une à deux secondes. Elle fut introduite par Keith Royer et Floyd W. « Bill » Nelson du Fire Service Extension de l'Université de l'Iowa dans les années 1950.
Les fumées représentent le principal danger : outre leur caractère asphyxiant et aveuglant, elles charient chaleur et combustible, et sont donc susceptibles d'amorcer un feu ailleurs dans le bâtiment, ou de provoquer un accident thermique.
La captation maximale de chaleur s'obtient avec un jet diffus (nuage de gouttelettes, comme un brouillard). La vapeur engendrée forme un ciel gazeux inerte qui ne peut plus prendre feu.
Au cours de l'incendie, l'atmosphère se stratifie : l'air est chaud au plafond et froid près du sol. La diffusion d'un jet trop long par une lance met les masses d'air en mouvement : l'air chaud descend et peut venir brûler les intervenants ou les victimes. Par ailleurs, l'arrosage du plafond ou des murs risque d'engendrer une quantité de vapeur susceptible de porter atteinte aux personnes; au contraire, refroidir la fumée entraîne sa contraction (selon le loi des gaz parfaits) et évite le retour de vapeur. Cette contraction rend la fumée moins mobile.
Le respect de la stratification impose donc de refroidir toutes les couches en même temps, à l'exclusion du plafond et des murs.
On peut utiliser deux techniques : faire de brèves impulsions au plafond, ou le crayonnage. L'inconvénient des impulsions est que cela génère des coups de bélier qui peuvent endommager le matériel hydraulique (tuyau d'incendie, raccords, pompe).
Ces techniques ne sont utilisable que pour des volumes modérés : si le plafond est trop haut (cas d'un grand entrepot), le jet diffus ne peut pas atteindre les couches hautes.
La technique se réalise avec un débit de 500 litres / min.
Le porte-lance fait un jet court au plafond afin de tester la chaleur de la fumée. Si l'eau retombe sous forme de gouttelette, le binôme peut progresser, ou, s'il est face au feu, procéder à l'extinction. Si l'eau s'évapore, alors il faut en priorité reforidir la fumée, par crayonnage.
Si l'intensité thermique est forte, le porte lance dessine un « Z » car c'est la lettre dont le tracé est le plus long. Il observe ensuite et généralement n'a plus qu'à faire des finitions, en débit plus faible. Avec une intensité thermique plus faible, on fera un « O » dont le tracé est plus court ou un « T » pour lequel l'ouverture de la lance ne sera que d'une seconde.