Forum Pompier : le forum dédié au métier de sapeur-pompier

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Bonjour a toute et a tous, je viens de me marier avec un pompier. Et comme je stress un peu bcp qaund il est de garde, il m'a dit de passé sur le forum pr essayer de prendre des experiences, et d'essayer de mettre mon ressenti ! dc voila, en tous cas il y a des articles qui me rassure et d'autre moins ! mais fin voila, a bientot;

[HS]Et après on me charge sur ma remarque au sujet du sms... smile_dort

[/HS]

@+ Sap'Lal, pas réussi à me retenir.

Posté le: 25 Sep 2007, 18:00

Je viens de lire tout les sujets et je trouve que c'est intéressant de partager les expériences de chacunes et de chacuns.

Pour ma part, depuis le début, dès que le bip sonne, c'est l'éffervecence dans la maison. Comme certaine l'ont dit plus haut, je sors pour mettre en route la voiture, allumé la lumière, etc... ces quelques minutes sont une vrai monté d'adrénaline pour moi... Puis une fois tout ça terminé, il est difficile de me rendormir correctement car je guette le deux-tons pour savoir dans quelle direction ils partent.
Après c'est le calme plat...

Par contre quand il rentre, là c'est fini... Je ne sais pas si tout les pompiers sont comme ça, mais le mien ne peut pas s'empecher de me raconter, peut être une façon de ne pas garder pour lui des choses durs à porter. Le pire c'est quand il rentre du feu... en générale la nuit est courte car j'ai le droit au résumé complet et à l'excitation !

Il m'arrive d'avoir peur comme tout le monde, mais j'essais de ne pas trop y penser.

Je vais regulièrement à la caserne pour être en contact avec ses collègue et me tenir informé, je pense que pour une femme (ou un compagnon) de pompier il est important de connaître les lieux et d'être connu. Ca aide parfois et ça rassure.

Invité

Je suis super contente d'avoir trouvé ce sujet, puisque je viens de m'installer avec un pompier de Paris. Dès qu'on s'est connu, il a refusé de me parler de ce qu'il faisait pour ne pas que je m'angoisse. Paradocalement, c'est plutôt lors d'une ballade que les choses sortent face à une situation.

Sa mère n'a pas peur du tout, mais elle est trés gentille et prend de mes nouvelles lors de ses gardes. Je lui ai demandé comment elle avait vécu se stress et pour elle, seul le bonheur de son fils compte. Du coup, je me suis demandée si j'étais égïste de ne pas être sereine.

Du coup, je me rends compte en lisant ce post que la crainte ne part pas avec le temps, il faut apprendre à la gérer... Mais c'est tellement nouveau notre vie à deux (et demie avec les pompiers) que je voudrais en profiter un maximum.

Invité

-k@- a écrit:

Mais c'est tellement nouveau notre vie à deux (et demie avec les pompiers) que je voudrais en profiter un maximum.

Salut,

Je voudrais simplement réagir à ta phrase...

Mon compagnon et moi sommes SP tous les deux, et crois moi il est bon de ne pas englober la vie de pompier à celle du couple !

Comme chacun le fait avec n'importe quel travail...

Il faut laisser respirer le couple quand tu as l'occasion, car avec ses nombreuses garde, tu seras sans doute heureuse de pouvoir profiter de sa présence une journée entière, et le fait qu'il soit pompier il faut apprendre à l'oublier...

Mon point de vue je précise !

Babou, mode vocation mais vie de couple avant tout

Posté le: 09 Oct 2007, 12:16

Salut Souni

Ton sujet est très intéressant et très touchant.
Ma copine m'a elle aussi avoué son angoisse et ses peurs lorsque je partais en inter.
Aujourd'hui j'ai stoppé provisoirement les pompiers pour des raisons professionnelles et je sens quand meme un certain soulagement de la part de ma copine.
Il est vrai que pour nous sapeurs pompiers le "bip" reste vecteur d'adrénaline, d'envie. Nous partons comme des furies et nous nous rendons pas toujours compte des conséquences !

Petite annecdote :
En aout 2006, le bip sonne à 1h du matin et affiche "FPTGP+VSAB Feu d'appartement HLM (...) batiment R+3"
Je pars donc rapidement car je connais les lieux et me rend tout de suite compte de l'importance. Ainsi je laisse ma chérie dans le lit qui me regarde.
A l'arrivée sur les lieux, HLM R+3 comportant 4 batiments. 4 caves en feu, 1 dans chaque batiment, 1 feu s'est propagé à un appartement.
Le premier binome a entré dans l'appart... c'est moi et un collègue. Le danger, les flammes je ne vois que ça malgré la chaleur sur mes oreilles.
S'en suit un impressionnant déploiement de moyens.
Après 4h d'intervention, je me repose, un café a la main gentillement offert par un voisin et je pense à ma copine. Je l'appelle avec un portable d'un collègue... elle ne dort pas, elle est restée éveillée toute la nuit en sachant les lieux de l'inter et surtout en entendant de nombreux pin pon. Elle a eu peur pour moi, elle est heureuse que je l'appelle...je ne me serai jamais douté !

Voila pour moi.

Je comprends donc tes angoisses et tes peurs.

A bientot

Invité

babou35 a écrit:

et crois moi il est bon de ne pas englober la vie de pompier à celle du couple !

Comme chacun le fait avec n'importe quel travail...

Tu as raison, mais moi, je suis prof et crois moi, quand je rentre, je sais que je suis tranquille, surtout en ce moment où je ne travaille plus.

Mais je sais que quand il bosse, il y a des risques que certains autre poste n'ont pas. Et puis, s'il ne veut pas m'en parler, comment être là pour le soutenir s'il a besoin de digérer quelque chose en particulier?

Merci de tes reflexions et des pistes qu'elles ouvrent.

Invité

Pour répondre à ta question...

"Comment être là pour le soutenir s'il a besoin de digérer quelque chose en particulier ?"

J'ai vécu récemment une intervention particulièrement difficile...

Après avoir pris du recul sur l'avant, le pendant et l'après, je pense que le meilleur moyen d'évacuer les tensions ou peurs générées par ce vécu est d'être entouré le plus possible (si tu sens qu'il ne va pas bien, sois à l'écoute et entoure le sans trop le coller bien sûr).

Il faut à tout prix s'occuper l'esprit, faire quelque chose que l'on aime particulièrement (sport, activités diverses...). Se vider la tête en quelque sorte...

S'il ressent le besoin de parler, il vaut mieux qu'il le fasse avec un spécialiste type infirmier, médecin, psychologue (ce n'est pas une tarre de s'adresser à eux) et non pas avec toi, car tu n'auras pas vécu ce qu'il a vécu. Ca aurait tendance à envenimer les conversations car tu ne "sauras pas". (ps : il peut le faire tout simplement avec l'équipe aussi)

Mais rassure-toi, en tant que SP nous sommes bien entourés, "grande famille" !

Dans la Manche par exemple il y a une cellule psychologue disponible n'importe quand, après chaque SDIS a son fonctionnement.

Babou, mode "conseils"

N'hésite pas à me contacter en MP si jamais

Posté le: 09 Oct 2007, 17:43

De toute facon,en général,intervention marquante ou pas,on revient tjr plus ou moins dessus que ce soit en disant "je me suis éclaté c'était génial etc etc ce feu était super" comme en disant "lala j'ai été choqué quand il s'est passé ca,j'ai eu peur quand il y a eu l'explosion etc"...

Certaines personnes en revanche gardent cela pour eux...et c'est le pire car c'est comme la cocote minute...Si la pression s'évacue pas,un jour ca péte...

Ma copine aussi se fait du soucis quand je pars,surtout quand elle ne sait pas pourquoi je pars,et si je ne lui donne pas des nouvelles rapidement...Mais elle apprend a le gérer.

Comme babou le disait,meme si il a besoin de parler,tu ne seras pas forcement la bonne personne...

Dans ma caserne,apres une TS,l'infirmier a regroupé les intervenants pour faire un débreifing... C'était une bonne chose,chacun a dit ce qu'il avait a dire...

De toute facon,quand un membre de la famille va pas bien,ca ce voit vite...

Invité

Pinponmomo a écrit:

De toute facon,quand un membre de la famille va pas bien,ca ce voit vite...

Hum, je ne suis pas tout à fait d'acc' là dessus, je dirais pas toujours celon le caractère de chacun !

Tu parles toi-même de "cocotte-minute", et bien il y a plus de gens qu'on ne le croit réagissant ainsi !

Moi la première, et le problème quand ça n'est pas détecté aussitôt, c'est qu'il sera trop tard à un moment ou un autre, et ça pète !

Babou, mode sait de quoi elle parle pour une fois ^^

Posté le: 09 Oct 2007, 17:55

babou35 a écrit:

Pinponmomo a écrit:

De toute facon,quand un membre de la famille va pas bien,ca ce voit vite...

Hum, je ne suis pas tout à fait d'acc' là dessus, je dirais pas toujours celon le caractère de chacun !

Tu parles toi-même de "cocotte-minute", et bien il y a plus de gens qu'on ne le croit réagissant ainsi !

Moi la première, et le problème quand ça n'est pas détecté aussitôt, c'est qu'il sera trop tard à un moment ou un autre, et ça pète !

Babou, mode sait de quoi elle parle pour une fois ^^

J'ai oublié "en génral" ^^

C'est vrai certains gardent pour eux,mais souvent ils sont moins présent (plus renfermés je veux dire)parlent moins,sourient moins,sont bisare...

Invité

babou35 a écrit:

Tu parles toi-même de "cocotte-minute", et bien il y a plus de gens qu'on ne le croit réagissant ainsi !

Moi la première, et le problème quand ça n'est pas détecté aussitôt, c'est qu'il sera trop tard à un moment ou un autre, et ça pète !

Tu as,ô combien raison. Je crois au phénomène de cocotte et j'en étais spécialiste quand j'enseignais: patiente au travail mais horrible à la maison lors des premières minutes...

Je me pose probablement trop de questions. On a encore tellement de chose à découvrir. Mais vos témoignages font réflechir et soulage. C'est bien d'avoir le ressenti de personne de l'intérieur et pas ceux qui voient le pompier comme une personne qui n'a pas de faille. Et je trouve encore plus fort à Paris, que ce que je connaissais en province.

Invité

On est là pour ça, partager notre savoir, notre ressenti et nos expériences !

N'hésite pas à me contacter si tu as le moindre doute, je ne saurais pas forcément te répondre ou t'apporter ce dont tu auras besoin mais n'hésite pas !

Babou, mode partage

Posté le: 17 Oct 2007, 14:51

Bonjour tout le monde

Pour ma part je suis sapeurs pompiers et femme d'un officier pompier.
Depuis que nous avons acheter une maison et que nous avons mis des projets en route il m'arrive beaucoup plus souvent de ressentir une forte angoisse qu'avant, quand il n'est pas en intervention avec moi. J'ai confiance en ces collègues, ce qui est très important dans ces situations car on a pas des yeux et des oreilles partout.Mais malheureusement le danger nous guète chaque jours.
Donc quand je ne décale pas avec lui, je me déplace quand même à la caserne pour entendre le message de situation ou la nuit j'allume le scanner.Je me rassure un peu comme ça.En espérant vraiment que la gendarmerie ou l'officier de garde ne viennent jamais sonner à ma porte pour m'annoncer la nouvelle la plus redouter.Je me mets à la place des femmes qui perde leur mari comme ça et ça doit vraiment être très dur à accepter!
En espérant qu'on arrivera à la retraite sapeurs pompiers tout les deux et le même souhait à vous tous sapeurs pompiers, pour vous, pour votre famille et vos collègues.
Que notre patronne nous protège!

Posté le: 18 Oct 2007, 22:14

bonjour,

Vous semblez, pour certains, souffrir de stress latent. smile_ZzZ

C'est drolement à la mode la gestion du stress. A la Brigade nous avons une psychologue qui nous fait des discours moisis en salle de réunion.
Il y a des gens stressés, d'autres moins.

En tant que chef, je suis adepte du debrieffing de la garde. Retour d'expérience à chaud, félicitations et améliorations à apporter en vue de tirer à tout moment un enseignement d'une interv particulière. Fana du coup bu après au foyer avec les gars.
smile_peur

Par contre, je suis en opposition absolue avec ceux qui pensent qu'il faut parler des expériences psychologiquement traumatisantes à l'extérieur du debrieffing. Car une fois sorti de la garde, étant logés sur place, ça touche les familles, puis des familles les amis civils.
Plus personne ne vous voit comme le gars sportif et sain, votre rapport aux autres change soit parce qu'ils vous plaignent soit parce qu'ils considèrent que vous êtes un putain de gros dur dont les yeux ont vu ce que les leur ne verront sans doute jamais.
Wink

Je suis pompier de Paris depuis 16 ans, il ne m'est jamais arrivé de raconter mes guerres à qui que ce soit, ma femme sait que je suis pompier et que quand ça sonne je décale. Point barre.
smile_coolman

Mes amis voient toujours en moi le gars qui s'est engagé à 18 ans. A tel point qu'ils me demandent souvent si moi aussi je suis obligé de monter la planche... ce qu'ils ignorent c'est que c'est moi qui oblige les autres à la monter, lol. Big_sourire

C'est sans doute cette naïve ignorance de vos proches, qui rend possible ce comportement originel de leur part, qui vous permet de faire véritablement le break, de rester celui que vous avez toujours été.
Bref: d'effectuer une véritable remise à 0 des neuronnes.

Le pompier qui décale et qui mélange vie professionnelle et vie familiale, court à mon avis vers de sérieuses difficultés voire vers l'échec. Celui qui croit que c'est possible est certainement l'un de ces intellectuels à des lieux de la réalité. smile_tirelalangue

Nous faisons bien souvent la part du feu sur interv en nous posant cette question dans l'urgence : qu'est ce que je veux surtout éviter ?
Moi, je veux pas que mon activité professionnelle foute le bordel dans ma vie familiale. Le mur CF est de 10h.
Ce qui se passe en service, doit rester en service.

a+ smile_hello