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GI
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Posté le:
09 Nov 2007, 09:15 |
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pl.lamballais a écrit: |
En fait le but est d'avoir un exercice qui ressemble le plus possible à la réalité. J'ai fait des brûlages "avec" exutoire, des brûlages "sans" et les brûlages "sans" m'ont toujours apparut largement plus réalistes.
Amitiés
Pierre-Louis |
Quand je parle de l'apport d'air frais en partie basse, je pensais naïvement à la sécurité du personnel, pas à voir l'effet de l'air sur le foyer, même si on observe ca aussi dans le scénario pédagogique.
Allons au fait :
tu dis
""sans" m'ont toujours apparut largement plus réalistes."
on te croit tous bien volontiers.
La question est
"est-ce que c'est plus dangereux "sans" que "avec exutoire" " ?
Si oui, est-ce que l'apport pédagogique que procure le caisson sans trappe justifie une prise de risque ?
très cordialement,
GI |
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pl.lamballais
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Posté le:
09 Nov 2007, 10:15 |
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GI a écrit: |
La question est
"est-ce que c'est plus dangereux "sans" que "avec exutoire" " ?
Si oui, est-ce que l'apport pédagogique que procure le caisson sans trappe justifie une prise de risque ? |
Moins dangereux sans exutoire.
Sans exutoire, je détermine le débit thermique à l'avance et pour cela je réalise un dosage extrémement précise du combustible. Je le mesure, je calcule (corrélation de Thomas, simulation informatique....) etc... Je sais que je n'aurais pas de "porte de sortie", donc je prépare un protocole strict. J'ai donc toujours le même résultat et j'ai une charge calorifique qui ne me "permet" pas d'aller jusqu'à l'accident.
Avec exutoire, je sais que je vais perdre de la puissance en ouvrant. Je suis donc contraint de mettre une charge plus importante, afin de "rattraper" cette perte. J'ai donc une charge qui me "permet" d'aller à l'accident. J'évite cet accident en ouvrant mon exutoire.
Mais:
1) cette ouverture est faite par un humain. Or dans les incendies la première cause d'accident c'est l'humain qui n'a pas réussi à détecter à temps l'évolution dangereuse de la situation. Je fais donc reposer l'ouverture de l'exutoire sur l'élément qui est majoritairement responsable des accidents (d'autant que celui qui ouvre l'exutoire ce n'est pas celui qui est devant!)
2) l'exutoire est un élément mécanique complexe qui peut se détériorer
3) l'exutoire est en partie haute donc il subit le plus la chaleur
4) l'exutoire est sur le toit, il subit les intempéries
5) l'exutoire, de par sa position, n'est jamais vérifié car pour le vérifier complétement, il faudrait monter sur le caisson.
De plus, suivant la manière dont est utilisé l'exutoire, on a des résultats variants. Quand on en a pas, on a une stabilité des résultats. Enfin, sans exutoire, comme on charge moins (puisqu'on va pas perdre de chaleur), on a un coût moindre, des déchets moins important et une pollution atmosphérique inférieure.
A noter cependant un truc: on s'est rendu compte en formation que le caisson en lui même ne présentait pas d'intéret d'apprentissage. En effet, il ne doit servir qu'à valider les techniques de lances. On passe donc plus de 2 heures (avec un groupe de seulement 6 stagiaires) à travailler les techniques de lance. Or, sur ces 5 techniques, 2 sont utilisés en caisson (progression et attaque pulsing-penciling) et se font à petit débit. Quand on les montre en extérieur, les gars les font, mais n'y croient pas (tu parles, des mini-giclettes d'eau, ça fait douter!). Le caisson est donc une validation de tout cela mais pas un lieu d'apprenissage. Mais comme on travaille en petit débit, tous les problèmes de destruction des plaques du plafond, des gros coups de vapeurs etc.... on ne les a jamais.
Car si tu tapes dans les plaques d'agglo au plafond, en jet étroit à gros débit tu vas les éteindres (en faussant la réalité) et pour poursuivre ta formation, tu seras obligé d'attendre, mais surtout, il faudra avoir mis une grosse quantité de bois donc une charge "accidentotégene" qui t'obligera à utiliser l'exutoire. Tant qu'on aura pas compris qu'il faut travailler en petit débit dans un espace clos, on enseignera quelque chose d'erroné et pour éviter les problèmes on utilisera un exutoire.
Il est en effet évident que si tu tentes le 500lpm sans exutoire, tu vas t'ébouillanter! Et tu auras prouvé que tu n'as pas la bonne méthode d'extinction!
Amitiés
Pierre-Louis
Amitiés
Pierre-Louis |
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"Y a t-il un danseur de claquettes au bar du mess des officiers?" (WJ) |
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GI
Passionné accro
Inscrit le: 14 Déc 2005
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Localisation: IDF
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Posté le:
09 Nov 2007, 11:34 |
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Alors question bête, pourquoi la Suède travaille avec trappe si c'est mieux sans ?
question d'habitude ?
GI |
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pl.lamballais
Référent INC
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Inscrit le: 26 Avr 2005
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Localisation: Brasilia (Brésil)
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Posté le:
09 Nov 2007, 12:22 |
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GI a écrit: | Alors question bête, pourquoi la Suède travaille avec trappe si c'est mieux sans ?
question d'habitude ?
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Si on veut aller dans ce sens, si on prend la Suéde comme base de modèle alors pourquoi travaille-t-on en gros débit alors qu'eux travaillent en 100lpm (même pas 150!)
Plus sérieusement je pense qu'ils chargent beaucoup (d'ailleurs les tenues ne sont pas les mêmes!). Mais en tout cas dans tout ce que j'ai pu voir comme vidéo, ils n'utilisaient jamais l'exutoire. Pour info, si on prend les caissons utilisés en Belgique, nous avons des exutoires. Ils sont latéraux pour pouvoir les vérifier et pour pouvoir empiler des caissons. On s'en sert quand on a fini de travailler, pour accélérer l'extraction des fumées lors du déblais.
A noter aussi qu'en Suéde, ils pratiquent parfois en caisson l'apprentissage de la méthode "Shark" que certains instructeurs Belges connaissent également. C'est une méthode de repli, qui permet de couper très rapidement le feu pour avoir le temps de se sauver. Mais cette méthode produit pas mal de vapeur. Donc si on veut la montrer en caisson, il faut un exutoire.
En fait, ce qui est génant ce n'est pas l'exutoire. C'est le fait que son utilisation est détournée pour permettre, sans doute inconsciement, de démontrer quelque chose qui est faux.
C'est un peu comme la question "pourquoi un feu de local fume autant?". Les gars répondent tous que c'est à cause du manque de comburant et on le prouve en coupant l'oxygéne du chalumeau et ça fume. Ce à quoi, en cours, je répond "OK, donc dans ta cheminée tu as 20 morceaux de bois, tu fermes un peu l'arrivée d'air et donc ça va se mettre à fumer un maximum, sans arrêt". Et là, les gars se disent "merde, la preuve du chalumeau c'est du pipo parce que dans la cheminée, ça fume pas".
Et bien avec l'exutoire c'est pareil: on dit aux gars "le gros débit c'est génial" et on leur "prouve" que ça marche. Sauf que la preuve est faussée.
Avoir un exutoire comme sécurité complémentaire, ou pour évacuer les fumées lors du déblais, c'est OK et c'est ce qu'on a. L'utiliser pendant le cours, ça, ça va pas.
A moins qu'on s'en serve pour prouver d'autres techniques: par exemple on ferme l'exutoire, et on attaque en pulsing-penciling. Ensuite on ouvre l'exutoire, on le laisse ouvert, et on attaque en ZOT. On verra la masse de vapeur, mais on verra qu'elle s'en va par l'exutoire. On aura donc démontré la réalité: le ZOT convient à un local avec sortie possible pour la vapeur et dans le cas contraire, on attaque avec alternance pulsing-penciling (je note ça pour les prochains 600 stagiaires )
Amitiés
Pierre-Louis |
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