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Forny
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Posté le:
17 Aoû 2011, 13:07 |
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fireman44 a écrit: | Tech:
je trouve ton raisonnement objectif, seulement dans ton discours je trouve un semblant de haine envers les spp (je suis spp) et je connais un peu les sdis dont tu parles, et je peux te dire que l'image véhiculée par les spp de ton département ne correspondent pas forcement à l'ensemble des spp de France. |
Loin de moi l'idée même d'une guerre entre statuts, ridicule et divisionnaire.
Je dis seulement que c'est l'idée même des SDIS qu'il faut remettre en cause. Avons que c'est un peu l'armée mexicaine, et qu'à longueur de topics, il n'est pas rare d'entendre; "chez moi c'est comme ça, dans l'autre département, limitrophe c'est autrement....."
Pourquoi ne pas nationaliser les pompiers, avec de vraies formations identiques pour chaque département, de la FI, jusqu'au formation d'officiers (Qui elles se passent toutes dans une école nationale....)
Le volontariat, c'est bien, mais il faut savoir ce qu'on veut, et qu'on le veuille ou non, un pro possède quand même une formation plus poussé et plus complète qu'un SPV en ce qui concerne les bases.....ensuite, chacun fait sa soupe, les formation mixée entre SPV et SPP n'étant pas une généralité nationale, créant ainsi, localement, le plus souvent des inégalité de traitement entre agents V et P......
Dans l'idéal, selon moi, il faut en finir aussi avec les centres uniquement SPV....et placer comme gestionnaire des professionnels....ou des agents du SDIS pour gérer l'administratif, de façon à lisser au plan national encore une fois, les façons d'organiser et de concevoir la gestion d'une caserne....et ne me parlez pas de spécificité locale, sornette, argumentaire de paysan ou de pompier de St Barbe......
Ensuite, il faut savoir ce que l'on veut, nous ne somme plus dix ou quinze ans en arrière, on veut du technicien, de l'action professionnelle dans le travail des SP. La judiciarisation et l'évolution de la société ne permette plus de justifier d'expérience ou d’ancienneté, mais bien de formation suivie et validante pour les SP.....mais encore une fois, le politique s'arrange bien avec les SDIS pour que ça coute le moins possible à l'Etat, et se repose sur le SPV, en tirant sur la corde et en lui demandant autant qu'à un pro......CE N'EST PAS POSSIBLE.....arrêtons de nous raconter des salades....un pro, c'est un pro, c'est son métier, 35h par semaine....le SPV, ce n'est pas son boulot, il a des compétences, mais forcement moins qu'un pro, c'est comme ça, et c'est pas parce qu'on a vingt ans de botte ou une grande gueule que ça va changer les choses......Certains SPV devraient ravaler leur orgueil.....n'empeche qu'un SPP, c'est cher, alors on met du SPV en laissant croire au gens qu'ils sont aussi bien protégés........Mon cul......!!!!
Entre nous, vous préférez le faire ou votre petit accident cardiaque de la soixantaine....???? en plein milieu du Larzac, défendu par une horde de SPV , donc le mérite et l’altruisme n'a pas à être remis en cause, ou dans le centre de lyon, de Bordeaux, de Paris ou de Marseille....ou même, dans un département un peu plus riche et maillé que le plateau des chèvres....!!!! Moi, je ne me ment pas, et honnêtement, je préférerais claquer mon IDM le plus près possible d'une caserne de pros ou d'SPV postés d'un grand centre urbain......ou d'une caserne mixe avec des départs immédiats......Mais voilà.....ça coute cher, et personne ne s'avancera à proposer cela dans certain SDIS.......
Non, je n'ai rien contre les pro ou les volontaires, surtout quand ceci montrent de la bonne volonté pour travailler intelligemment.....par contre, j'ai une certaine rancœur contre un système dépassé qui favorise les inégalités de traitement, la corruption et tout le reste.......
Forny |
_________________ le pluriel ne vaut rien à l'homme et sitôt qu'on est plus de deux, on est une bande de cons. |
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Téch'
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Posté le:
17 Aoû 2011, 13:52 |
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fireman44 a écrit: | Tech:
je trouve ton raisonnement objectif, seulement dans ton discours je trouve un semblant de haine envers les spp (je suis spp) et je connais un peu les sdis dont tu parles, et je peux te dire que l'image véhiculée par les spp de ton département ne correspondent pas forcement à l'ensemble des spp de France. |
Traiter les SPV de gros tonneaux incompétents et les SPP d'armoires à glace tondues, c'est assez équilibré, non ?
Je demandais justement à ne pas tomber dans les caricatures. Ne t'en fais pas pour moi, je m'entends plutôt bien avec les pros !
Ce que montre par contre ton intervention, c'est LE problème des SDIS. Ils ne savent pas faire la différence entre des pros et des volontaires. Un SPP, il est fonctionnaire et payé à faire ce qu'on lui demande. Point. Le SPV, n'a aucune obligation vis-à-vis du service. Si la Direction l'emmerde, il se casse, et l'histoire est réglée pour l'ancien volontaire. Le SDIS, lui, se demandera toujours encore pourquoi il a du mal à maintenir ses SPV. Récemment, lors d'une réunion avec l'État-Major dans mon CS, un SPV a eu le malheur de dire que dans le département où il était avant, ça fonctionnait différemment. Un très très haut gradé lui a seulement répondu d'y retourner s'il trouvait que c'était mieux là-bas.
Ça, c'est un discours qui se tient avec des employés, face à des syndicats. Pas avec un volontaire. C'est occulté le fait que le volontaire à une vie, et qu'au sein de cette vie, il accepte de s'amuser un peu en jouant aux pompiers. Jusqu'à ce que les contraintes dépassent l'amusement.
Attention aussi, je ne dis pas qu'il faut être un tortionnaire avec les SPP pour le plaisir d'être méchant. Mais il me semble que les Directions ont tendance à facilement plier face aux syndicats, surtout dans certains coins, et à bafouer les engagements de volontaires en les ignorant pas mal. Et si on peut facilement dire à un SPP qu'il est payé pour se lever à 3h du mat' pour nettoyer le vomi dans le VSAV ou remplir des bouteilles d'ARI un dimanche et qu'il peut très bien aller ailleurs si ça ne lui convient pas, ce n'est pas la même chose avec un SPV.
Comme dit, pas de discours de haine envers les SPP, je n'en éprouve nullement le besoin, bien qu'ils soient particulièrement gâtés, et ça, rares sont les SPP qui le reconnaissent. Bizarrement, ce sont les anciens de la BSPP qui le disent...
@+ |
_________________ Pour l'honneur et les vacations ! |
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Téch'
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Posté le:
17 Aoû 2011, 14:25 |
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seneque a écrit: |
Par contre je ne partage pas ton avis sur la rigueur exigée par le logiciel d'alerte.
En effet à mon sens, au 21ème siècle avec les outils dont on dispose il est inconcevable de ne pas pouvoir connaitre la disponibilité réelle des SPV.
Pour exemple vécu : envoi d'un VSAV dans le CI A. Au bout de 10 mn personne ne répond, envoi de l'alerte au CS B. Idem au bout de 10 mn pas de réponse. C'est finallement le CSP C qui s'est rendu sur les lieux (20 mn de délai d'alerte plus 15 mn de transit...). La personne est décédée.
Tu parles de "plages" trop longues mais ce n'est pas tant l'outils qui pose un problème que l'utilisation de cet outil. Rien n'empêche (sur Artémis) de se mettre dispo ou indispo sur quelques minutes.
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Cette problématique est liée à celle de la formation et étroitement à celle des dispos. Le SAP, c'est ce qui se fait le plus, et qui nécessiterait donc la plus grande formation. Peut-on vraiment demander à un SPV d'être bon en SAP ? Le système allemand me semble plus réaliste. Le SAP, c'est du professionnel, bien formé, avec une ambulance PL (l'ambulance VL, c'est du flanc). Le maillage de SPV peut être utilisé pour du prompt-secours, ça se fait de plus en plus en Allemagne. De ce fait la sollicitation diminue, le niveau de formation est moindre (on peut considérer qu'il faut juste que les mecs soient de bons PSE1/TOPSR) en SAP, mais avec une base plus solide, centrée sur le strict nécessaire. Par conséquent, en sonnant un général pour feu, il y aura forcément du monde qui viendra, surtout si les autres points sont résolus et qu'on arrive à stabiliser notre volontariat.
Le problème avec des systèmes informatiques comme on les connaît, c'est qu'ils n'arrivent pas à différencier le disponible pour le courant, du disponible pour des situations particulières. Je ne peux pas être dispo H24 pour décaler sur du SAP. C'est pas possible. Pourtant, je dois approcher du dispo H24 pour monter le PMA ou faire un renfort avec le fourgon. Mais ça, ce n'est pas possible de le prendre en compte. Se mettre d'astreinte quelques minutes est effectivement possible, mais personne ne le fait. Quel intérêt ?
Si pour du SAP, le loi de probabilité est une quasi-constante, ce n'est pas le cas pour le reste. Gérant le SAP et le reste, les services calquent l'ensemble de leurs besoins - et donc capacités - sur le SAP, avec l'inconvénient d'entraîner des démotivations connexes.
Un refus de départ peut-être traité de deux façons différentes :
1. on ne donne plus les départs, entraînant un cercle vicieux,
2. on cherche à fiabiliser la réponse des centres.
Vision peut-être un peu manichéenne et utopiste, je te l'accorde. En Allemagne, dans les PC, j'avais constaté à quel point il été embêtant de devoir gérer des engins aux effectifs inconnus...
En ce qui concerne la formation, elle dépend de l'emploi que l'on fait des SPV. Là où je rejoins Forny, c'est sur la différence réelle qui existe entre SPP et SPV, et que l'on nie par démagogie à l'égard des SPV.
En recentrant l'activité sur l'INC et le ST (plus large que le DIV à mon goût), tout le monde serait gagnant. Ce qu'il manque, c'est également la qualité de formation. C'est bien beau un formateur qui détail les matériaux de l'ARI, ou de la corde du LSPCC, ou encore qui explique fièrement que les pompiers "demandent la priorité et ne l'ont pas" durant le module INC1. Mais ça, ça ne sert à rien. C'est du temps, et de l'argent, perdu. Un effort sur la qualité et le contenu des formations serait bien plus rentable que d'augmenter la durée. Ainsi, on peut considérer qu'il est inutile de mettre un nouveau SPV 4 heures devant un beau PPT pour le CAD... Les UV doivent aussi être adaptées selon les besoins. Un SDIS ne demande que le PSE1 à l'ensemble de ses SPV. De ce fait, un SPV peut, s'il le souhaite, ne jamais monter dans une ambulance de sa vie, et pourra plus vite monter dans un fourgon.
L'organisation des formations également, au niveau des moyens est problématique. On forme les SPV en FI aux M1-M6, alors qu'ils ont un VPI qui ne permet que d'établir une petite lance dans les règles de l'art. Par contre, l'utilisation d'une lance, ça, ça n'est jamais vu.
Un département étudie de façon intelligente l'implantation d'une demi-douzaine de plateaux de formation sur l'ensemble du département afin d'avoir des éléments de proximité. Les départements ayant fait le choix de plateaux départementaux ne sont pas très proches de la réalité.
CDDD, effectivement. Je me suis appuyé sur un département, mais les exemples peuvent être facilement adaptés aux autres contextes.
Merci de l'intérêt porté ! |
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Max-fireman
Invité
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Posté le:
17 Aoû 2011, 14:35 |
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Téch' a écrit: | Le SAP, c'est du professionnel, bien formé, avec une ambulance PL (l'ambulance VL, c'est du flanc). Le maillage de SPV peut être utilisé pour du prompt-secours, ça se fait de plus en plus en Allemagne |
Pour toi, le mieux serait d'avoir deux services différents, avec un service de secours à personnes et un service incendie/sauvetage/OD/désinca, comme celà se passe en allemangne, et dans 98% des pays du monde ?
A partir de quelles conditions le ''SIS'' partirait en Prompt Secours ? D'ailleir à partir de quels conditions partent les SPV Allemands en PS ?
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Téch'
Passionné accro
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Posté le:
17 Aoû 2011, 14:42 |
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Forny a écrit: |
Pourquoi ne pas nationaliser les pompiers, avec de vraies formations identiques pour chaque département, de la FI, jusqu'au formation d'officiers (Qui elles se passent toutes dans une école nationale....)
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Ça, j'y suis opposé. Les pays avec des services nationalisés non militaires connaissent de très grosses difficultés de fonctionnement...
On a déjà un organisme qui est chargé normalement de veiller à une uniformité et une cohérence nationale. Mais elle est entrée il semblerait dans une profonde léthargie. C'est flagrant au niveau de la formation...
En ce qui concerne le niveau de formation, en France, je ne sais pas s'il est si différent. En effet, la durée d'une FI est faible (quel métier s'apprend en 3 mois, à part celui de SPP ?). Avec le sport inclus, on en arrive à une formation qui n'est même pas deux fois plus longue... La différence réside à mon sens au niveau des formateurs et de la qualité de la formation, même si cela dépend du SDIS. Pierre-Louis Lamballais a déjà constaté à plusieurs reprises qu'il n'est pas compliqué d'être efficace sur feu, et que par conséquent, ce n'est pas quelque chose d'impossible pour des SPV.
À Berlin, les samedis, dans certains CS, le premier fourgon SPP est remplacé par un fourgon SPV de façon à les faire gagner en expérience. Aucun corps de professionnel allemand ne se passe de ses SPV pour le feu et le ST. Le SAP, oui, évidemment.
La sollicitation et l'expérience font donc toute la différence dans des services aux systèmes de formations défaillants, et on constate que des départements arrivent à lisser les capacités d'un SPP et d'un SPV. Ça devrait soulever des questions aussi bien pour les premiers, que pour les seconds...
En voulant faire de nos SPV des Ersatz de pros, on se prive des capacités de spécialisation inhérente à la richesse de profils qui composent le volontariat... Et ça, c'est bête pour tout le monde.
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Téch'
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Posté le:
17 Aoû 2011, 14:45 |
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brain_overide a écrit: |
Donc peut être qu'au final les mentalités changent, que la demande n'est plus la même qu'avant et que le volontariat comme il a existé est peut être, je dis bien peut être devenu obsolète. |
Cela peut également être vu comme une mutation du service dans laquelle il n'y a de la place plus que pour ceux à la "nouvelle mentalité". Au hasard, coca-play-photos de profils FB devant le miroir de la salle-de-bain... Ce qui arrange bien les SDIS aux politiques RH socialement très foireuses en allant dans leur sens.
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Téch'
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Posté le:
17 Aoû 2011, 14:51 |
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VERDI 14 a écrit: | Citation: | je peux te dire que l'image véhiculée par les spp de ton département ne correspondent pas forcement à l'ensemble des spp de France |
Disons plutot ceux de la CUS |
[OFF] globalement, si en tant que SPV tu ne fais pas le con, ça peut rouler. On peut sentir des malaises, mais faut passer au-dessus, ou du moins parfois s'écraser. Ce qui est difficile de demander à une majorité de SPV, vu qu'on leur vend le rêve d'être des égaux (égos ?) absolus.
Désolé d'avoir multiplier les réponses, mais au vu de la densité des contenus, il m'était difficile de ne pas procéder par étape.
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fireman44
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Posté le:
17 Aoû 2011, 15:29 |
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Tech:
tu as le mérites de soulever ce problème lié au volontariat et face àl'insoucience de notre hierachie, le constat est regratable, car parmis tous les posts affilié à ce sujet et à travers nos expérience différentes vécue dans le mlieu pompier le problème est bien là et aucune solution se profile....
ah si les belles campagnes de recrutement des services COM......."pompiers un rêve de gosse". |
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ambu66
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Posté le:
17 Aoû 2011, 16:16 |
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Citation: | Le SAP, c'est du professionnel, bien formé, avec une ambulance PL (l'ambulance VL, c'est du flanc) |
sur quel argumentaire repose ta théorie qu'une ambulance PL est meilleure qu'une Ambulance VL ?? |
_________________ la vocation, c est d'avoir son métier pour passion |
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seneque
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Posté le:
17 Aoû 2011, 16:24 |
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Téch a écrit: | Un département étudie de façon intelligente l'implantation d'une demi-douzaine de plateaux de formation sur l'ensemble du département afin d'avoir des éléments de proximité. Les départements ayant fait le choix de plateaux départementaux ne sont pas très proches de la réalité |
Amusant, certains regrettent qu'il n'y ai pas de mutualisation zonale (voire nationale) des plateaux de formation afin d'avoir une harmonisation et une réduction des coûts et toi tu viens tout foutre en l'air en ventant l'expérimentation d'un département qui multiplie ses plateaux pour s'accorder au plus juste aux problématiques locales...
Cet exemple est assez révélateur et rejoins un avis global que j'aurais pu exprimer sur ton autre post (mais j'ai la flemme de réfléchir sur 2 topics différents) ou celui de GI (enfin là c'est peut être mon syndrôme qui me le fait penser) : Il n'y a pas "one best way" contrairement à ce que disait Taylor (qui a fini riche).
La problématique des SDIS ne vient à mon sens pas forcément de la mentalité des hommes qui le compose mais du mode organisationnel qui est mis en place. En ce sens je suis d'accord avec toi sur tes 2 sujets.
Toutefois, je ne suis pas certains que l'herbe étaient plus verte avant le transfert de gestion (je ne connais pas suffisament le système allemand pour me prononcer).
Pour avoir vécu également durant plusieurs années sous l'ancien régime sdissien, je me souviens de baronnies communales où la personnalité du chef de corps et son encartement politique avait davantage d'influence que ses capacités technico-manageriale.
Je me souviens de SPP recrutés sur leur capacité footballistique ou rugbystique qui ont fini récemment leur carrière en ne comprenant pas à quoi servent un ARI ou le produit de désinfection du VSAV...
Je me souviens du casque en dotation collective et du cuir qui m'arrivait au dessus des parties (ouf).
Il ne faut donc pas jetter le bébé avec l'eau du bain, le transfert de gestion a apporter à mon sens une harmonisation technique et une rigueur professionnelle à tous les niveaux (oui tous les niveaux, hiérarchiques et catégoriels).
De plus, si mes souvenirs sont bon, le rapport coût par habitant des services de secours est plutôt favorable en France par rapport à d'autres pays européens (dont l'allemagne je crois) alors que le secours à personne y est beaucoup plus développé.
Outre les SDIS, il faut regarder aussi que la décentralisation du début des années 80 à également générées une inflation des dépenses et que l'on revient aujourd'hui sur cette logique (intercommunalité, passage de la région au territoire...)
Par contre, en effet, l'accroissement des SDIS à générer une inertie et des coûts supplémentaires. J'y vois plusieurs raisons dont une une principale :
Nous sommes passés de structures locales de petites tailles gérées de façon "entrepreunoriale" (au sens d'Henry Mintzberg) à des "bureaucraties mécanistes".
Tout celà à commencer avec la standardisations des procédés "ce que nos DDSIS appellent "l'harmonisation départementale". Il y en avait besoin.
Pour ce faire on à développer les fonctions supports (EDIS, services techniques, prévision...) et surtout la partie technostructure (contrôle de gestion, GNR, cahiers des charges...).
petit à petit (quoique 10-15 ans c'est pas énorme pour changer de culture) nous sommes passés d'un fonctionnement en structure divisionnelle, c'est à dire que les décisions et leur applications étaient prises au niveau local, à une structure fonctionnelle, c'est à dire que l'on ne parle plus de logique locale mais par "branches internes" (formation, technique, opérations...).
De ce fait, les décisions stratégiques sont prises bien en amont des unités opérationnelles, leur mise en oeuvre est réfléchie puis livrée par les services du SDIS (qui harmonisent mais qui s'éloignent forcément des problématiques locales et/ou marginales (on fait du prêt à porter là où on faisait de sur-mesure))puis on demande aux chefs de centres de faire appliquer des décisions sur lesquelles ils ne sont pas forcément en phase. (En terme de motivation on comprend pourquoi certains officiers de centres n'ont pas forcément envie de nager à contre courant et trouvent leur intérêt en dehors des préoccupations de la caserne, non ?).
Ajouter à celà d'autres raisons exogènes telles que :
- la réforme de la filière qui à repenser les grades sans repenser le niveau de fonction
- la RGPP acte 2 mal ficelée et mal pensée
- la modification des risques et des attentes de la population (cas soc, NRBC, évolution techniques, judiciarisation...)
- la normalisation constante et la complexité des procédures administratives
- la formation des dirigeants SP actuels souvent basée sur un IUT HetS, éventuellement chimiste, au mieux juriste qui ont une approche davantage technique que manageriale. Toutefois sur ce point je pense que depuis quelques années l'ouverture du concours d'officier et le bon travail réalisé par le Col BODINO sur la transformation de l'ENSOSP apporteront leurs fruits... mais pas avant 10 ou 15 ans....(voire plus avec la réforme des retraites).
J'ai connu un passage très intéressant au moment du transfert de gestion, peut-être est-ce vers là qu'il serait interessant de (re)tendre et qui se rapproche du modèle allemand d'après ce que j'ai pu lire dans ta description.
Pour celà il faudrait
- déconcentrer (et non décentraliser) la prise de décision, redéployer les effectifs d'encadrements au niveau local (structure divisionnelle).
- garder constament à l'esprit que les centres sont l'aboutissement du process. De ce fait les services fonctionnels doivent être constament au service des unités opérationnelles.
- Renforcer le rôle des chefs de groupement territoriaux et réduire celui des chefs de groupements fonctionnels.
- fixer des objectifs aux centres plutôt que d'apporter des solutions globales.
- imposer des délais afin de répondre aux besoins et aux projets en cours.
- Avoir du courage
Bien sûr il faut ensuite décliner tout celà sur un plan plus pratique, mais chacun à sa solution la dessus.
Voilà mon analyse qui peut se retranscrire pour tes 2 topic Tech' (d'ailleurs t'es chiant de faire 2 topic sur des sujets si étroitement liés ). Peux-être que pour certains celà reste du pignolage intellectuel et loin des réalités quotidiennes mais a mon avis il vaut mieux penser le changement que changer le pansement...
a+ |
_________________ Plutôt que de savoir ce qui a été fait, combien il vaux mieux chercher ce qu'il faut faire |
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Téch'
Passionné accro
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Posté le:
17 Aoû 2011, 17:04 |
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Il est certain que les deux sujets s'entremêlent. Et je craignais une réaction plus prompte d'un modo pour me le reprocher. Cependant, de façon synthétique, ce sujet là est à mon sens plus une recherche interne des problèmes du volontariat. L'autre une critique du développement des SDIS.
Les deux sont forcément liés, et les débordements dans ces systèmes à multiples entrées que sont les SDIS inévitables.
Non, l'herbe n'étaient pas plus verte avant. Les précédents services pouvaient de façon globale seulement se vanter d'avoir des effectifs plus nombreux qui tenaient sans doute plus de l'association que du SIS moderne.
Je suis convaincu que l'échelon départemental peut être très efficace, un échelon national comme déjà écrit serait lui catastrophique.
Le système allemand a l'avantage de pouvoir sortir des légions de bavarois de ses remises. Mais pour les coordonner, là, c'est problématique. Les accords intercommunaux existent, les ententes ou les unités spécialisées territoriales sont encore peu nombreuses. En intervention, le système de commandement peut très vite atteindre ses limites. Organiser des groupes ou des colonnes de renfort est impossible, tout comme les départs types sont variables d'un ban communal à un autre. Des structures d'alerte archaïques par téléphone via la police de l'arrondissement existent, tout comme les systèmes de communication numérique n'arrivent pas à être mis en place.
J'avais longuement pu discuter des deux systèmes avec mon chef de service Outre-Rhin lui présentant les avantages du système français dans la gestion de catastrophes, mais qui implique des plans avec des vagues d'engins déclenchés à T+180, avec 4 heures de route (si, si...).
Je te rejoins entièrement sur tes propositions pour l'évolution des SDIS.
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brembored
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Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le:
17 Aoû 2011, 18:15 |
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Forny a écrit: | Moi, je ne me ment pas, et honnêtement, je préférerais claquer mon IDM le plus près possible d'une caserne de pros ou d'SPV postés d'un grand centre urbain......ou d'une caserne mixe avec des départs immédiats......Mais voilà.....ça coute cher, et personne ne s'avancera à proposer cela dans certain SDIS....... |
Pas sur que la problématique du départ en T+6 soit le souci :
Si on professionnalisait plus, on fusionnerait des CS SPV, donc ce que tu gagnes en départ immédiat, tu le perdrais sur le délai de route
De plus, comme le fait remarquer à très juste titre Tech', quid de l'opération multiple?
Il faut une réserve de personnels sous le pied en cas de tempête ou d'inondations, et on est de plus en plus fragile sur le sujet...
A moins que les SPP deviennent massivement doubles statuts alertables en cas de renforts, comme beaucoup aujourd'hui certes, mais beaucoup oublient aussi toute contrainte une fois le placard fermé au sortir de garde
A la base, le SDIS aurait sans doute permis de remettre un peu d'ordre dans le volontariat rural communal.
Mais on est tombé dans le too much, il est illusoire de vouloir le même secours en pleine ville qu'en pleine campagne, même avec une débauche d'argent
L'oisiveté est mère de tous les vices, dit le dicton. Mettre des SPP partout sans activité opérationnelle un minimum soutenue est une utopie, surtout vu que les SDIS ne les autorisent pas, comme dit plus haut et comme avant, à peindre ou faire de la mécanique sur le temps de garde.
Dès lors, il faut du SPV.
Ce postulat est inaliénable, au moins en rural et pour les catastrophes diverses.
Je ne pense pas que l'échelon départemental soit en final si mauvais que ça, sur le fond.
C'est la forme qui ne fonctionne pas, avec beaucoup d'officiers et de services RH qui ne comprennent pas le volontariat, ses tenants, ses aboutissants, les guerres de clochers, la motivation qui peut vite se fragiliser au hasard d'une note inapplicable ou irrespectueuse du SPV, au hasard d'un Artemis des villes inadapté aux champs, etc |
_________________ Sauvons les CPI http://opti-secours.over-blog.fr/ |
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Téch'
Passionné accro
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Posté le:
17 Aoû 2011, 21:05 |
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brembored a écrit: |
De plus, comme le fait remarquer à très juste titre Tech', quid de l'opération multiple?
Il faut une réserve de personnels sous le pied en cas de tempête ou d'inondations, et on est de plus en plus fragile sur le sujet...
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Il y a d'autres scénar' merdiques en stock... Dans tous les cas, on sera dans la merde, et mis à part le système de secours allemand (volontariat et corps professionnels puissants, THW, Bundeswehr), je ne vois aucun système suffisamment dimensionné...
Citation: | Je ne pense pas que l'échelon départemental soit en final si mauvais que ça, sur le fond.
C'est la forme qui ne fonctionne pas, avec beaucoup d'officiers et de services RH qui ne comprennent pas le volontariat, ses tenants, ses aboutissants, les guerres de clochers, la motivation qui peut vite se fragiliser au hasard d'une note inapplicable ou irrespectueuse du SPV, au hasard d'un Artemis des villes inadapté aux champs, etc |
Ça résume grossièrement ma pensée. Merci.
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seneque
Référent TEXTES
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Posté le:
17 Aoû 2011, 21:56 |
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Téch' a écrit: | Il y a d'autres scénar' merdiques en stock... Dans tous les cas, on sera dans la merde, et mis à part le système de secours allemand (volontariat et corps professionnels puissants, THW, Bundeswehr), je ne vois aucun système suffisamment dimensionné... |
A situation exceptionnelle, organisation exceptionnelle. Développer une organisation telle que l'Allemagne pour le jour où... Je trouve plus intéressant de mutualiser les moyens lors du moment venu.
Après tout dépend ce que l'on attend des SP lors de la crise. Je ne suis pas certains que ce soit à nous de tout faire, et la loi du 13 aout 2004 va dans ce sens avec pour objectif (utopique a court terme et/ou sans moyens) de développer une culture de sécurité civile dès l'école (ce que le service militaire développer sans doute mieux).
A mon sens il ne faut pas forcément chercher a copier un modèle mais fixer des objectifs en fonction de ses moyens (sans doute plus réaliste que vouloir systematiquement faire l'inverse, surtout dans le contexte actuel).
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brembored
Référent ENGINS
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Inscrit le: 07 Juin 2005
Messages: 12099
Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le:
18 Aoû 2011, 09:08 |
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Vous mettez tous les 2 le doigt sur un aspect intéressant et directement lié au volontariat :
L’hégémonie voulue par les SDIS sur la gestion des inters.
Les SDIS veulent être le COS, et ils veulent faire quasi-toutes les inters en cas de catastrophe climatique.
Une bonne mentalité bien obsolète et pleine de testostérone inappropriée, du bon pomplard français quoi…
Sauf que pour ça, il faut du SPV, on ne gère pas une tempête avec 10 SPP en garde postée et 3 SPV dispos par hasard dans le coin.
Ou alors on utilise mieux les assocs de SC mais c‘est un autre débat
(il faut voir comme les SDIS les regardent de haut et les considèrent juste comme des porteurs de café pour voir à quel point ils ne comprennent pas le monde qui les entoure du haut de leur piédestal auto-proclamé)
On pourra certes nous reprocher d’être des « y’a qu’à » « faut qu’on » mais vu comme l’immense majorité des SDIS ne fait rien pour ses SPV voire plutôt de la démotivation de masse, on a de la marge…
Parler d’échelon départemental ou local, est-ce le fond du problème ?
Pas sûr.
Je verrais plutôt une question de personne :
Un officier motivé avec un service RH dynamique ferait peut-être plus de taf qu’on Chef de Centre démotivé, pourtant lui présent à l’échelon local…
Pour ceux qui ont essayé la participation aux forums des assoc du village, les tracts dans le calendrier, les affiches, les articles de presse, vous aurez noté comme moi que les 6 semaines de formation sont un affreux frein au recrutement de gens de plus de 21 ans, ceux-là même qui seraient les plus intéressants.
(et que les jeunes de 16 ans voit la formation estivale rémunérée comme un boulot d'été, on verra après si ça nous plait ou pas d'être pompier...)
En cela, un SDIS couillu osera-t-il réduire les modules inintéressants pour favoriser une formation de 4 semaines déjà plus abordables ?
Un SDIS couillu dira-t-il à son 3SM qu’il faut arrêter de vouloir recruter des Brigadou pour un village de 800 habitants, qu’il faut mieux voir arriver un gros en 7 min qu’un Robocop en 23 min ??
Ça, des SDIS pourrait le faire. L’échelon départemental voire même Régional pourrait le faire.
Avec des gens courageux. On retombe sur le problème de forme derrière le problème de fond :
le carriérisme ambiant pousse à se protéger et non à sortir du rang par des initiatives pertinentes mais un peu borderline.
C’est là que la bât blesse.
Pas sur l’échelon local ou départemental à mon humble avis… |
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