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07 Aoû 2007, 20:04 |
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Le 06/08/2007 à 12 h 00 - par Laurent Reyes
Le travail, c'est la santé ! L'adage prend encore du plomb dans l'aile : selon des chercheurs australiens, un tiers des imprimantes laser émettent des particules suffisamment nocives pour justifier un message d'avertissement pour les utilisateurs. Cette nouvelle ne va certainement pas remonter le moral déjà assez bas des employés et des cadres.
Les chercheurs de l'Université de technologie du Queensland en Australie viennent de démontrer qu'un tiers des imprimantes laser émet des particules ultrafines à des niveaux dangereux pour la santé. C'est l'encre en poudre (le toner) qui est mise en cause. Les scientifiques estiment que travailler à côté de telles machines revient à se trouver près d'un fumeur à la consommation moyenne. L'interdiction de fumer dans les locaux n'aura donc pas suffi à rendre le travail inoffensif.
A l'échelle mondiale, les estimations de l'OIT (Organisation Internationale du Travail) font froid dans le dos : au bas mot, deux millions de personnes meurent chaque année à cause de leur travail. Soit plus que les dégâts dus à l'alcool et à la drogue. Deux fois plus que le nombre de victimes provoquées par les guerres. Bien sûr, ces chiffres alarmants concernent en priorité les travailleurs des pays du sud : la prospection minière et le travail manuel en général, effectués dans des conditions de sécurité sommaires.
Mais attention, le lien de causalité est bien plus facile à établir quand il s'agit d'un coup de grisou que lors d'un cancer développé à la suite d'un excédent de stress. Le Japon, qui reconnaît la « mort par épuisement » depuis 1987, a été le premier pays à affirmer sa volonté d'améliorer la sécurité et la santé au Travail en ratifiant la convention n°187 de l'OIT le 24 juillet dernier. Il est aussi un des rares pays à tenir des statistiques nationales sur les décès liés à l'excès de travail. Lesquelles permettent, sinon de mesurer exactement l'ampleur des dommages, de constater l'accroissement du nombre de victimes. Sur l'année budgétaire mars 2006 - mars 2007, les décès imputés au surmenage ont augmenté de 7,6% par rapport à l'année précédente. Alarmé, le gouvernement s'est engagé dans une campagne de sensibilisation incitant à limiter le nombre d'heures supplémentaires (!).
En France, faute de mesures, on ignore le phénomène. Même quand les conséquences sont flagrantes, comme lors des suicides chez PSA, les médias les qualifient de« série noire » comme s'il s'agissait de cas ponctuels, et préfèrent rappeler la multiplicité des causes d'un suicide plutôt que de remettre en cause les conditions de travail!
Pourtant, cette tendance est structurelle : si, dans les années 60, le patron incarnait naturellement « l'ennemi à abattre », les méthodes de management actuelles ont normalisé une compétition quotidienne au sein du personnel. Pour atteindre les objectifs fixés par son responsable, il faut être plus travailleur, plus rapide, plus performant que son voisin de bureau. La CFE-CGC, syndicat des cadres, a mis au point un baromètre « stress » qui confirme l'expansion de ce mal d'année en année.
Et pour ceux qui ne considèrent que les problèmes exprimés en valeurs monétaires, l'OIT nous fournit un autre chiffre. Sur l'ensemble du globe, le coût de l'hécatombe générée par le travail représenterait vingt fois le montant versé en aide publique au développement.
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