Francky03
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25 Sep 2007, 17:49 |
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Alors que leur congrès national s'ouvrira demain, ils estiment que le système de secours est à bout de souffle. À cause d'une mauvaise organisation.
C'EST un appel à l'aide. Un cri d'alarme. Une mise en garde à valeur de SOS : le système « de secours à personnes » (accidents, malaises, noyades...) est à bout de souffle. Au bord du gouffre.
Dans le manifeste qu'elle rendra public demain à l'occasion de l'ouverture de son 114e congrès national à Clermont-Ferrand, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers (FNSPF) - qui compte 260 000 adhérents - s'apprête à dresser un bilan sans concession d'une situation qu'elle décrit « au bord de la rupture ». Dans ce document de 45 pages, elle met notamment en cause la régulation médicale effectuée par les centres 15, le numéro d'appel des urgences médicales. Pointant du doigt le temps d'attente au téléphone ainsi que celui mis pour trouver une solution (médecins, pompiers, Samu, Smur, ambulances privées). « Cette cogitation aboutit à un goulot d'étranglement. Lorsque les ambulances privées ne peuvent pas se déplacer, le 15 appelle les pompiers. Du coup, les délais d'intervention s'allongent et nous nous retrouvons incriminés par la population à notre arrivée », déplore le colonel Richard Vignon, président de la FNSPF.
Une vieille dame se cassant le col du fémur et attendant pendant près d'une heure l'arrivée des secours, une jeune femme se fracturant le tibia péroné et patientant quarante-cinq minutes avant d'être secourue..., autant d'exemples illustrant cette mauvaise coordination quotidienne. À tel point que les mécontents n'hésitent plus à engager des recours judiciaires. Sur les dix dernières années, les contentieux au pénal contre les défauts de prises en charge ont grimpé passant de 19 en 1996 à 621 en 2006, d'après une enquête de l'Association des départements de France (ADF).
«Des boucs émissaires»
Une pratique de plus en plus courante que les pompiers expliquent par une explosion des interventions de secours à victimes - hors incendies - qu'ils ont à accomplir. « On en a assez d'être des boucs émissaires », se plaint le colonel Vignon. Car les héros préférés des Français sont sortis 2,8 millions de fois en 2005 contre 1 million en 1993. Une augmentation de 180 % à relier avec la réforme de 2003 qui prévoit que la permanence des soins les nuits et les week-ends n'est plus obligatoire pour les médecins, mais s'effectue sur la base du volontariat.
Refusant de parler « de guéguerre entre les rouges et les blancs », la FNSPF insiste malgré tout sur les tensions régnant entre les pompiers et le Samu sur le terrain. « Face à une victime d'un accident, qui est responsable ? Les pompiers ou la santé ? Ce n'est pas clair. Quand nous arrivons en même temps sur les lieux, il y a souci. On a l'impression qu'en dehors de la santé, il n'y a pas d'autre salut », se désole le colonel Vignon.
Le Samu s'en défend. « Je crois que le système en place fonctionne très bien. Je suis inquiet du discours qui est tenu, ce n'est ni plus ni moins qu'un orage dans un ciel serein, une entreprise de déstabilisation », avance Marc Giroud, président de Samu de France. Pour un médecin membre du conseil d'administration de la Société française de médecine de catastrophe, les torts sont « des deux côtés » et les deux systèmes peuvent coexister.
Le Figaro |
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