olivier1973
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06 Mar 2008, 11:06 |
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Article publié par Cyberpresse le 5 mars 2008.
Mort d'un pompier: la population de Varennes ébranlée
Les pompiers qui ont combattu le brasier de la rue Saint-Anne étaient atterrés après la découverte du corps de leur confrère Mathieu Émond après de longues recherches. Silencieux, tous fixaient un trou au milieu des ruines dans lequel gisait inerte le jeune pompier de 26 ans.
Les pompiers qui ont combattu le brasier de la rue Saint-Anne étaient atterrés après la découverte du corps de leur confrère Mathieu Émond après de longues recherches. Silencieux, tous fixaient un trou au milieu des ruines dans lequel gisait inerte le jeune pompier de 26 ans.
Photo Ivanoh Demers, La Presse
«Ostie, on l'a trouvé», s'est exclamé hier matin, les yeux au ciel, le chef des pompiers de Verchères, après de longues recherches dans les décombres d'une maison incendiée de la municipalité voisine de Varennes. L'homme venait de faire la découverte du corps de son jeune confrère Mathieu Émond.
Un grand silence a ensuite gagné la poignée de pompiers sur place, immobiles aux côtés du chef. Tous fixaient un trou au milieu des ruines dans lequel gisait inerte le jeune pompier de 26 ans.
On n'entendait que le sifflement du fort vent. Au bout du terrain s'étendait le fleuve, dans lequel flottaient d'immenses morceaux de glace.
Des débris fumaient encore hier matin là où, quelques heures plus tôt, se tenait une maison cossue à proximité du fleuve. Une pelle mécanique achevait de fouiller les décombres.
Cet endroit tranquille, où poussent de grands arbres, est devenu le tombeau d'un jeune père de famille, fauché en service.
Mathieu Émond n'aurait probablement jamais pu imaginer une fin aussi tragique en se présentant, la veille vers 22h 30, au 302, rue Sainte-Anne avec deux collègues. Tous trois étaient pompiers à temps partiel à la municipalité.
Les résidants de la maison, un couple de jeunes retraités, ont eux-mêmes alerté les autorités. À l'arrivée des trois pompiers, une épaisse fumée noire s'échappait du rez-de-chaussée. Les pompiers ont alors foncé au sous-sol, dans l'espoir d'y dénicher le foyer d'incendie. Ils y sont demeurés environ 45 minutes. «Le brasier a alors pris de l'ampleur, une sorte d'embrasement instantanée», a expliqué le sergent Michel Lefebvre, de la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent.
Un des officiers a exhorté les trois pompiers à sortir du sous-sol. Deux d'entre eux sont parvenus à s'en extirper à temps. Mathieu Émond, lui, n'a jamais été revu vivant. Des recherches ont été entreprises pour le retrouver, de concert avec les pompiers des municipalités environnantes, dépêchés en renfort.
Des problèmes électriques seraient à l'origine de l'incendie.
Plusieurs questions demeurent sans réponse, à commencer par les circonstances entourant la mort de Mathieu Émond. Même si la structure du bâtiment s'est effondrée, le corps du pompier, lui, a été retrouvé indemne. «Il a peut-être manqué d'air. Le masque respiratoire est bon pour 20-25 minutes», a souligné le sergent Lefebvre.
Des enquêtes du coroner, de la Commission de la santé et de la sécurité du travail et de la police ont été ouvertes.
Une «grande famille»
Rencontré pendant qu'il remballait son matériel, Dan, pompier de Saint-Amable venu prêter main-forte à ses confrères de Varennes, était secoué par les événements. Comme les autres. «Dans le coin, les pompiers sont comme une grande famille», a commenté Dan, qui combat les feux depuis 16 ans. «Personne n'est à l'abri de cela», a-t-il ajouté.
Le drame a aussi ébranlé la population de cette municipalité d'un peu plus de 20 000 âmes. «C'est un petit patelin, tout le monde se connaît», a laissé tomber Sylvie Dalpée, qui ignorait alors encore que la victime était le fils de sa cousine.
Mario Sénécal, un voisin, a pour sa part assisté aux événements en direct de son logement. «Quand les pompiers ont défoncé la porte, une épaisse brume s'est échappée. J'ai alors entendu quelqu'un crier: «hey les gars, sortez de là!»« a-t-il raconté.
À l'hôtel de ville, en après-midi, les drapeaux étaient en berne. Le maire de Varennes, Michel Tremblay, a rendu hommage au disparu, en compagnie du directeur du service de sécurité incendie, Gilles Carle. Ce dernier a assuré que Mathieu Émond, comme l'ensemble de ses effectifs, était bien formé pour faire face à de telles situations. Comme les autres, Mathieu Émond était employé à temps partiel et non un pompier volontaire.
La gorge nouée, Gilles Carle a salué un «bon petit pompier avec beaucoup d'entrain». «On croit toujours que ça n'arrive qu'aux autres», a murmuré le chef des pompiers.
À la caserne des pompiers, les collègues de Mathieu Émond ont préféré ne pas commenter. Mais leurs visages longs parlaient d'eux-mêmes.
Le maire de Varennes a invité les gens à rendre hommage au pompier par l'entremise du site Internet municipal au www.ville.varennes.qc.ca.
Hugo Meunier
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-> C'est sur le site de la ville de Varennes que j'ai trouvé l'adresse à laquelle j'ai envoyé un mail hier soir : incendies@ville.varennes.qc.ca
-> Voir aussi l'article "Il est mort en faisant ce qu'il aimait" |
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