brembored
Référent ENGINS
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Inscrit le: 07 Juin 2005
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Localisation: Rhône-Alpes
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 Posté le:
26 Mai 2008, 21:08 |
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Dans un CSP à 8000 dép/an, se faire ré-engager en VSAB, voire en FPTL, est courant.
On a du stock dans les charrettes, on peut faire 2 voire 3 inters d'affilée.
Le cas est connu, on se croit rodé. Tant que c'est prévu, tout va bien.
Mais il arrive que ça se corse...
Ce soir-là, je suis Chef d'agrès au VTU et au Balisage.
Le Balisage, il part en dernier, pour se pointer derrière les autres et baliser.
Logique. De toute façon, vu l'escargot que c'est, on peut difficilement faire autrement.
On est en pleine semaine, donc pronostic d'une nuit calme niveau SR. Et pourtant...
23h, départ SR. Je me hâte avec lenteur, pour reprendre la formule, je sais que je dois partir en dernier. Je saute dans mon surpatt', je passe au standard, je prends mon plan, gestes rodés, presque nonchalants malgré l'excitation...
Grâce à un savant mélange entre pilotage du conducteur et raccourcis de l'agrès, on arrive juste devant les autres.
On est tout fier de ce hold-up, ce sera l'anecdote marrante de la nuit, c'est sûr...
306 sur le toit, la route est maculée de verre.
Personne dedans. Classique...
Police, balayage, je glande avec mon conduc' en attendant qu'on lève le camp.
J'ai fait ma sortie de la nuit, je suis déjà content d'avoir esquivé la garde blanche...
Un geste du CDG, en voiture, on rentre au bercail.
On discute de tout et de rien, on se dit qu'on va bien dormir...
Pis la radio qui crachote...
Mince, c'est pour nous...
Vous partez pour 2 roues renversés
Wahou, c'est pleine lune?
Le VSAV est déjà rentré au CSP. Pas nous.
Gyros, 2-tons avec parcimonie, le Balisage rivalise de lumières avec les revèrbères...
On passe en trombe devant le CSP.
Rien. Personne.
Le VSAV doit être parti, il doit être devant...
Pensée rassurante, de toute façon, comment pourrait-il en être autrement?
Le boulevard. La ligne droite mouillée.
Au loin, des badauds. Un scoot à droite. Une caisse garée en épi.
Pas de gyros bleus.
M***, il est où le VSAV???
Et là, on réalise ce que veux dire "être dans l'engin qui se pointe en dernier".
On a rien. Pas de gants, pas une compresse...
Yeux qui se désorbitent en un quart de seconde...
"ooooooh put*****" 
Je retourne mes poches. J'ai une vieille paire de gants qui traine.
Mon cambouis me fais signe de la tête, il en a une aussi.
On se présente. J'entends à la radio le VSAV qui décale, qu'est ce qu'ils ont foutu?
Gérer les priorités...
On doit quand même tenir notre mission de balisage, se garer en amont.
J'y vais seul pendant que mon binôme pose ses cônes...
Je cours, ça doit être la première fois que j'aborde une victime seul en tenue de feu...
On se sent petit, nul, à poil...
Gants latex à demi cachés sous le textile noir, drôle de sensation d'incohérence...
Forcément, ça pouvait pas être une daube, pour une fois, ça aurait été trop beau...
Pour livrer sa pizza plus vite, le gamin a coupé le boulevard malgré le feu, insensé...
La jambe est en vrac, la pizza aussi.
Il gémit, toujours pas de VSAB, pas de ciseaux, pas de collier, rien...
La loose totale... 
Je fais un maintien de tête, pendant qu'un médecin en civil me phrase sur les gestes que j'aurai à faire pour le relevage.
J'ai envie de lui dire de la fermer...
Le jeune a froid, il est allongé sur la route mouillée.
On n'a même pas une couverture. Mon conducteur a spontanément enlevé sa veste de feu, ça fera l'affaire...
J'occupe les badauds en leur faisant faire signe au voiture de ralentir...
Un moteur dans les tours au loin.
A cette heure-ci, ça ne peut être qu'eux...
L'instant d'après, des gyros bleus, une masse rouge au loin.
Je souris.
C'est idiot.
Mais les minutes m'ont paru interminables...
Dérangeante impression d'être un secouriste isolé alors que je suis censé être dans un camion rouge.
Le relais est pris.
Je veux savoir ce qui s'est passé.
Y'en a un qui s'est pas réveillé.
Que dire... ça arrive.
Il a fallu que ça nous tombe dessus ce soir là... |
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