Predator
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02 Oct 2008, 22:28 |
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Il flotte dans l'air une odeur douçâtre de caoutchouc chaud. À Sougé-le-Ganelon, dans le nord de la Sarthe, l'usine Hutchinson est ultra-spécialisée dans la fabrication de joints pour l'automobile. Des joints bien précis : ceux qui assurent l'étanchéité des vitres de voitures. Les clients s'appellent Renault, PSA, BMW, Volvo ou Porsche. 734 salariés, 100 millions d'euros de chiffre d'affaires. C'est le premier employeur d'une région au tissu industriel troué comme une vieille cotte.
De tout temps, Hutchinson a compté dans son personnel des pompiers volontaires. On est ici à la campagne. Chaque village possède son corps, sa caserne, son fourgon. Mais, au lieu de les considérer comme une charge, cette filiale du groupe Total les voit comme un investissement humain qu'elle se félicite de posséder.
Une dizaine d'heures par an
La reconnaissance date d'une dizaine d'années quand elle a proposé à chaque salarié qui était pompier volontaire d'être « conventionné ». Manuel Dias Fernandes fait partie du premier contingent. Au départ, ils étaient une quinzaine de pompiers. Ils sont vingt-deux aujourd'hui. Manuel est sergent au corps des pompiers de Sougé-le-Ganelon et peut à tout moment quitter son travail chez Hutchinson - au service logistique - pour partir en intervention. « On dispose d'un crédit d'une dizaine d'heures d'absence par an », explique-t-il. Cela peut paraître peu, « mais on ne les utilise pas toutes. » La convention lui donne aussi droit à cinq journées de formation, intégralement consommées dans des stages au centre principal de secours du Mans. Aucune retenue sur salaire. Manuel touche les modestes indemnités versées, comme à tout pompier volontaire : 7 € par intervention.
Pour l'entreprise, cette souplesse a un coût. « Mécaniquement, chaque absence perturbe la production », confirme Young Famy, directeur des ressources humaines. Pourquoi, alors, de telles facilités ? La réponse se trouve dans les matières premières employées à Sougé-le-Ganelon. Du caoutchouc, du carton, du papier... De celles qui craignent le feu. Et dans la situation géographique de l'entreprise : loin des centres de secours du Mans et d'Alençon. Vingt minutes pour arriver en cas de sinistre. Elle a intérêt à pouvoir compter sur ses propres moyens.
C'est ce qu'elle a compris en créant son propre service de pompiers, 73 salariés qui ont suivi une formation spéciale et dont le nombre s'ajoute aux « conventionnés ». Précieux, comme pour cet incendie dans un four, à la fin de l'été 2004. Le temps que les pompiers arrivent, ceux d'Hutchinson avaient déjà mis le feu sous contrôle.
Pour ses efforts, l'entreprise sarthoise a reçu en juin un label « employeur partenaire » délivré par les services départementaux d'incendie et de secours. En France, elles ne sont que 92 à pouvoir s'en prévaloir.
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