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02 Oct 2008, 22:32 |
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Pompier volontaire, une « passion citoyenne
Les 250 400 pompiers tiennent leur congrès annuel jeudi 2 octobre à Rennes. La majorité d’entre eux sont des hommes et des femmes volontaires
Bernard Maot travaille comme contrôleur qualité dans l’industrie, dans une zone rurale de la Moselle, près de Saint-Avold. Parfois, même quand il est en poste, son bipeur sonne. Son employeur l’autorise alors à partir, car il y a urgence. Bernard, 44 ans, marié et père d’un enfant, est sapeur-pompier volontaire au centre d’incendie et de secours de Rémilly. Là, la totalité des 33 pompiers sont des volontaires, même le médecin.
Il n’y a pas d’autre solution pour que la totalité du territoire départemental soit à 20 minutes maximum d’un centre de secours. Les habitants des campagnes se sentent particulièrement concernés. « J’ai grandi là-dedans, mon père était chef d’un autre centre. À 13 ans, je me suis fait renverser par une voiture et ce jour-là, je me suis dit que jamais je ne laisserais quelqu’un sur la route. Dès que j’ai eu l’âge de m’engager, je l’ai fait », raconte-t-il. Aujourd’hui, après vingt-six années de service, il s’occupe en sus de la formation des nouveaux, même professionnels.
Car c’est un principe chez les pompiers : les volontaires, de mieux en mieux formés, doivent être aussi opérationnels que les autres et peuvent, à compétence égale, intervenir sur les mêmes situations et accéder aux fonctions d’encadrement. Seuls le statut et la rémunération changent : les volontaires exercent cette activité en plus de leur métier, « non pas comme un loisir, mais comme une passion citoyenne », indique le directeur départemental, le colonel Bernard Franoz.
Leurs motivations ? « Servir », « aider les gens »
Ils ont souvent de deux à quatre gardes de 8 à 24 heures par mois, dédommagées au forfait (35 € en moyenne la permanence de huit heures à la caserne) et à la vacation (de 6 à 8 € l’heure d’intervention, selon le grade), et ils bénéficient aussi d’un système de retraite. Autant dire que l’argent ne saurait être une motivation suffisante, d’autant que les périodes de formation, relativement fréquentes, sont toujours prises sur leurs vacances et qu’ils ne comptent pas leurs heures pour toutes les petites tâches en sus des interventions. Pourtant, les vocations ne manquent pas. En Moselle, on trouve un des plus gros bataillons de sapeurs-pompiers volontaires en France, ils sont environ 5 000, dont près d’un quart d’étudiants, en plus des 630 professionnels (qui eux aussi font du volontariat).
Leurs motivations ? « Servir », « aider les gens », « contrer l’individualisme », « mettre à profit nos compétences », disent à l’unisson une poignée d’entre eux, réunis ce jour-là au centre départemental. « C’est vrai que l’on sacrifie un peu de notre vie de famille et que l’on prend des risques, mais aider les autres, c’est vraiment une grande satisfaction, et il faut aussi reconnaître les efforts que font nos employeurs et nos familles, qui ne savent jamais combien de temps nous serons partis », note Bernard.
Beaucoup, comme lui, sont issus de familles de volontaires et ont, profondément ancré en eux, le sens du devoir et de la patrie. « Le 14 juillet, dans beaucoup de communes, nous sommes les seuls, avec le maire, à représenter la République. C’est une fierté et une responsabilité », commente Christophe, un des plus anciens volontaires de Moselle.
Alain, 44 ans, réalise un peu de son rêve d’enfant
Ils y trouvent aussi des satisfactions plus personnelles. Alain, 44 ans, réalise un peu de son rêve d’enfant de devenir pompier professionnel, que son père, mineur, ne voyait pas d’un bon œil. Aline et Didier, infirmiers de 28 et 37 ans, y vivent le prolongement de leur métier : « On peut pratiquer ce qu’on ne fait pas à l’hôpital, on apprend sans arrêt », affirment-ils. Guy, 30 ans, a assouvi chez les pompiers sa passion d’enfance pour la spéléologie. Il y a appris à intervenir en milieu périlleux, est devenu un de leurs formateurs dans ce domaine et a créé son entreprise de formation d’alpiniste en bâtiment.
Et si Bernard, Christophe, Guy, Aline, Didier et Alain continuent, souvent bien après leurs cinq années de contrat moral, c’est aussi pour tout le reste : l’ambiance de la caserne, le sentiment de faire partie d’une grande famille, l’adrénaline des situations d’urgence, le sentiment de « vivre l’aventure au bout de la rue ». Et la joie de lire la reconnaissance dans les yeux de ceux qu’ils ont sauvés.
Elise DESCAMPS à Metz
La-croix |
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