romeo68
Passionné impliqué
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Posté le:
09 Jan 2006, 14:30 |
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Un esprit d'équipe indispensable
Dès le mois d'avril, trois femmes feront partie du corps professionnel des sapeurs-pompiers biennois. Parmi elles, une Romande: Corinne Claude, active dans la compagnie de piquet depuis deux ans.
La centrale d'intervention des pompiers, à la rue du Chantier, est un peu sa deuxième maison: Corinne Claude y déambule avec aisance entre les différents véhicules rouges ou jaunes (ces derniers contenant le matériel utilisé lorsque des produits chimiques sont impliqués). Ancienne championne suisse de twirling, la Biennoise a été enseignante, avant d'aider son ami à ouvrir une boulangerie.
- Corinne Claude, comment avez-vous décidé de devenir pompier?
- Ce n'est pas un rêve de petite fille! (rires) Lors de ma formation, j'ai habité à Berne, non loin d'une caserne des pompiers. Un jour, un garage situé juste à côté a explosé à cause d'une fuite de gaz et d'une cigarette allumée. J'ai vu toute l'intervention, avec les pompiers qui couraient, installaient les tuyaux, et je me suis dit: «Heureusement qu'ils sont là.» A 28 ans, lorsque j'ai eu un peu plus de temps à disposition, je me suis engagée à Bienne, comme volontaire.
- Est-ce que c'est difficile pour une femme?
- Il faut être consciente que l'on entre dans un milieu machiste... Personnellement, je prends les choses avec humour. Les premiers mois sont importants, car on est vite cataloguée. Les collègues regardent si on est là pour draguer, décorer ou travailler!
- Qu'est-ce qui vous a marquée durant la formation de base?
- Le feu, ce n'est pas forcément ce qu'on croit! Dans un film comme Backdraft par exemple, il y a des effets pyrotechniques, de la lumière partout. Lors d'un exercice, on vous met un sac à ordures sur la tête et on vous dit: «Va chercher!» Le travail se fait à l'aveugle. La fumée est si dense qu'on n'y voit pas plus loin que le bout de son nez et encore!
- Quelles sont les techniques pour faire face à ces situations extrêmes?
- Nous intervenons toujours en groupe, avec un fil d'Ariane. Le premier guide l'exploration, celui du milieu sert d'agent de liaison et le dernier s'assure de la retraite. Durant la formation de base, on apprend à recevoir et à donner les ordres. C'est une organisation très militaire, mais indispensable. Etre individualiste, lorsqu'on est pompier, c'est se mettre en danger. On n'est pas des héros!
- Avez-vous parfois peur lors des interventions?
- J'ai un grand respect de ce que nous faisons. Ce n'est pas de la peur: on peut apprendre à le gérer. Le service militaire donne peut-être un avantage aux hommes. Il leur permet de mieux connaître leurs limites. Une femme pompier découvre sur le terrain comment elle réagit. C'est une excellente école pour apprendre à se connaître. Et c'est aussi une très grande satisfaction lorsqu'on se rend compte de ce dont on est capable.
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