Sylsyl
Nouvelle recrue
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Posté le:
06 Fév 2011, 09:55 |
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Un incendie d'une rare intensité a pris dans un appartement près de l'A8. Une femme a été gravement brûlée. Les habitants ont été relogés.
Leurs visages rougis se découpent sur le ciel enfumé. Les yeux sont embrumés. Les joues noires. Ils soufflent un peu.
Beaucoup. A terre, gisent leurs blousons cramés. A côté, des gants en lambeaux. Et des casques déformés par la chaleur. Des casques fondus par ce feu incroyable de violence qui a pris, hier matin vers 10 h 30, au 190 avenue Emile Dechame, à Saint-Laurent-du-Var.
A 11 heures, la fumée noire épaisse est visible de loin, très loin. Elle sort de... partout, par le milieu de l'immeuble saumon rectangulaire.
Une fumée incontrôlable.
Derrière, des flammes d'une couleur orange intense et d'une densité faramineuse sortent des baies vitrées de l'appartement du deuxième. C'est là que le feu a pris. Là, où une dame de 69 ans a été sortie des flammes par un policier municipal et pris en charge dans la foulée par les sapeurs pompiers. Le visage et les mains gravement brûlés.
Des deux côtés de l'immeuble, les pompiers ont élevé une grande échelle.
Ils sont quarante-cinq, venus de tout le département. Pour ce feu hors-norme, les pompiers de Cagnes ont reçu le renfort de leurs collègues de Carros, Vence, Antibes, Nice et Roquefort-les-Pins. Seize véhicules sont mobilisés.
Le feu est coriace.
Un petit monsieur est encore sur son balcon, à droite, côté Allée des Studios. La fumée de plus en plus charnue sort en plusieurs endroits pour lécher les murs et noircir le ciel.
« Ça tube, c'est incroyable », lance un soldat du feu, dont on ne voit que les yeux verts. « Ça faisait longtemps que l'on n'avait pas fait un incendie aussi important. Il y a une chaleur phénoménale. Les gars qui sont en haut, là ils morflent. Les casques fondent, les protections des bouteilles d'air fondent », déclare, dans un flot de paroles, un autre pompier cagnois.
« Tout va bien maman »
La police nationale, huit hommes et deux OPJ, ainsi que le capitaine Fabrice Strugala sécurisent les lieux et facilitent l'intervention des secours.
« Il y a une porte fermée à côté de l'appart. Il y aurait quelqu'un dedans d'après le voisin », lâche un pompier encagoulé et casqué, en sueur. « On ouvre », crie son supérieur. Il part en courant. L'appartement est heureusement vide.
A midi, tous les occupants de l'immeuble, ont été mis en sécurité dans le logement au dernier étage à droite. Ils vont descendre un par un par la grande échelle.
Une vieille dame touche terre, où elle est accueillie par ses enfants. « Ça va, ça va. J'ai un peu de mal à respirer », chuchote-t-elle, le regard hagard, entourée de deux secouristes.
Une autre dame suit. Elle pleure et se jette dans les bras de sa fille. Une longue étreinte. Elle la rassure, la main sur son front : « Tout va bien maman ».
Dans les camionnettes rouges qui ont envahi la rue, des petites mamies se reposent sous des couvertures de survie argentée. Un sapeur-pompier, veille sur chacune d'elle. Une caresse sur la main, et un mot gentil.
Un monsieur planté derrière une rubalise, lance : « On peut rentrer quand chez nous ? ».
Il n'y a plus personne dans l'immeuble.
Léopold Mayen, le premier adjoint au maire de Saint-Laurent-du-Var, fait non de la tête. « La mairie reloge tout le monde ce soir, la structure métallique est touchée. C'est trop dangereux. Personne ne pourra réintégrer l'immeuble ce soir ».
La déformation métallique intervient en général aux alentours de 700 °. Là ? « Beaucoup plus à mon avis », lâche le soldat du feu aux yeux verts.
Le capitaine de police Strugala hausse les épaules : « Il faudra nous donner le feu vert pour que l'on puisse faire les constatations, je n'envoie pas mes hommes là-dedans tant qu'il y aura le moindre danger ».
Pour l'instant, il est impossible de déterminer l'origine du sinistre.
Des experts passeront dès aujourd'hui pour tenter d'évaluer la solidité du bâtiment.
« Nos casques ont fondu »
Et le feu continue...
Un sapeur-pompier s'essuie le front en regardant ses collègues encore en lutte. « C'est compliqué pour les gars là-haut, il ne faut pas qu'il prenne de risque. Il y a une température de dingue dedans. Dans cet appartement, il y avait beaucoup de combustibles et ensuite les gaz chauds se sont enflammés ».
Le lieutenant Jourdan, le premier officier des sapeurs-pompiers sur place, explique : « Ce feu est rarissime. On a mis plus d'une heure à stopper les flammes. Il faut dire qu'il y avait 1m50 de linge et de papiers à terre. Avec un énorme pouvoir calorifique. Le feu a couvé. Nos casques ont fondu. Cela fera un retour d'expérience au niveau national. »
Cette fois, plus que jamais encore, les pompiers ont risqué gros : « C'était dangereux, mais on est payé pour ça. » Midi largement passé. Le feu semble indestructible. L'eau en sortant du grand tuyau rouge frappe le mur dans un bruit sourd et fort. Toujours autant de fumée. Elle glisse sur les murs, happée par le haut. Dans la rue, c'est irrespirable.
Il est 13 heures. Les pompiers sont venus à bout des flammes, mais continuent d'arroser.
C'est loin d'être terminé.
Tout l'après-midi, ils ont continué à surveiller les cendres fumantes. Ils ont accompagné dans certains appartements des habitants qui avaient des choses à récupérer pour la nuit.
18 heures passées. C'est décidé, une quinzaine d'hommes va passer la nuit sur place. Au cas où.
A 7 heures, ce matin, ils seront relevés.
Lien (avec video) = http://www.nicematin.com/article/derniere-minute/important-feu-dappartement-a-saint-laurent-du-var
Ce qui est à noter dans ce sinistre qui aurait pu être classique est cette phrase : Ce feu est rarissime. On a mis plus d'une heure à stopper les flammes. Il faut dire qu'il y avait 1m50 de linge et de papiers à terre. Avec un énorme pouvoir calorifique. Le feu a couvé. Nos casques ont fondu. Cela fera un retour d'expérience au niveau national. |
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