f-zbpo
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Posté le:
21 Sep 2011, 21:02 |
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envoyé en mail par un ami ce soir.Je ne connais pas l'auteur,si quelqu'un a l'info, c'est discutable, le débat est ouvert.
Début de texte transféré:
L’individualité grandie. Les SDIS n’y seraient donc pour rien. Explication
très simpliste des problèmes du volontariat, mais qui présente l’énorme
avantage de se dédouanner de toute responsabilité. La société
s’individualise depuis des décennies. Pourtant, ces 10 dernières années, le
département qui avait le plus grand nombre de SPV en a perdu entre 40 et
50%, tandis que son département voisin qui a maintenu les corps communaux
quasi-autonomes, et ce, pour un prix dérisoir, est passé premier en nombre
de SPV tout en conservant son niveau pré-départementalisation.
Parlerons-nous un jour de cette machine à tuer le volontariat qui se nomme
SDIS, ou est-ce vraiment trop difficile d’avouer l’échec des Directions à
comprendre le volontariat ?
On retrouve des départements qui soutiennent activement leurs volontaires
comme ceux d’Ile-de-France, avec des politiques développées en matière
d’emploi et de relation avec le monde économique par exemple. En échange,
ces SDIS font un tri serré de leurs SPV et les sollicitent fortement en ne
fonctionnant, notamment pour l’un d’entre-eux, qu’avec du posté. Dès lors,
peut-on encore parler d’engagement volontaire ? N’est-ce pas du
professionnel au rabais ?
Les centres ont des effectifs réduits, mais une bonne redondance de casernes
rend possible une bonne couverture mutuelle pour le risque courant. Mais
comment gérer les interventions nécessitant de la main d’œuvre en quantitée,
en parallèle du courant, alors même que les départs en tant que premier
fourgon sur les secteurs de deuxième voire troisième appel sont fréquents ?
D’autant plus que peu de choses sont pensées en France pour bosser en
effectif réduit...
Ce système élitiste garanti du personnel drillé dans chaque engin, ce qui se
rapproche du modèle brittanique. Bien que ce dernier puisse maintenir une
moyenne de réponse de 8 minutes après l’entrée de l’appel sur l’ensemble du
territoire (les grandes agglomérations doivent permettre de lisser les stats
tout de même !), il se révèle assez mauvais en gestion d’événements de
grande ampleur qui sortent des pures moyennes statistiques des
sollicitations courantes. Comment considérer des interventions de grande
ampleur avec peu de personnel, surtout si une partie de celui-ci est déjà
engagé dans des opérations de risque courant ? Ce qui est renforcé par les
nombreuses interventions SAP des zones à très forte densité de population.
En opposition, on retrouve des endroits avec une densité importante de
centres, défendant de petits secteurs. Ils sont par conséquent bien plus
faiblement sollicités mais ne rentre pas dans une rationalisation absolue
tendant vers la rentabilité du personnel et le travail en flux tendu,
rendant les logiques de distribution des secours par secteur caduques.
Ce personnel local, faiblement sollicité, peut être très disponible pour
répondre aux demandes de secours, puisque la première est inversement
proportionnelle à la fréquence de la seconde.
S’il présente l’avantage de sa disponibilité et de sa proximité, on peut lui
reprocher son manque de pratique. On peut opposer à ce postulat le principe
de la formation du grand public aux gestes qui sauvent : il est
statistiquement plus efficace d’avoir une masse médiocre qu’une élite très
efficace. Avec 3 SMUR par département, on est difficilement en mesure de
tenir les délais imposés par les urgences vitales, à moins de remettre en
cause les principes d’égalité entre les citoyens selon leurs lieux
d’habitation.
En incendie, on peut également considéré que les feux critiques n’ont pas le
temps de se développer dans les milieux couverts par des Scholess allemands
par exemple. En consultant de nombreux sites de petits corps teutoniques, on
note facilement que les interventions pour feux se limitent à un frigo qui
fume, une isolation qui brûle, etc. L’incendie généralisé est rare, et quand
il survient, c’est un défaut d’alerte lié à l’heure de survenu du sinistre
par exemple. Dans cette situation, l’intervention ne peut plus non plus être
considérée comme critique. Il s’agira de limiter les propagations, tactique
qu’il est très simple à faire comprendre à des SPV avec un minimum de
formation.
Une majorité de situations exigeant un bon niveau de formation et de
condition physique sont donc tuées dans l’œuf, par du personnel mauvais et
gros.
La masse de volontaire serait mauvaise. Est mauvaise. Le manque de pratique
en est évidemment une cause, le cassos’background une autre. Le SDIS n’est
cependant pas un être inerte passif. Il a en responsabilité la formation de
son personnel, et c’est là que ça pêche. Une formation inadaptée en
contenue, rendue inutile par l’encadrement. Un effort important en terme de
formation, pourrait, à volume égal, augmenter de façon exponentielle
l’efficacité de ce personnel faiblement expérimenté, surtout en accompagnant
celle-ci de mutations des techniques opérationnelles et du matériel.
Mais le volontaire, en plus d’être mauvais malgré lui, présente
l’inconvénient de ses disponibilités disparates et incertaines. Les
Directions, devant la crainte d’essuyer des refus de départ, font appel à
deux moyens principalement :
- les logiciels permettant de connaître la disponibilité en temps réel du
personnel, imposant au volontaire de calquer sa vie sur un rythme imposé
d’une manière ou d’une autre par le service, le rendant disponible ou
indisponible généralement que pour de larges tranches, ce qui donne une
moyenne de disponibilité par SP inférieure. La Direction diminue donc les
dispos des engins, mais à l’incomensurable avantage de connaître à la minute
près les indiponibilités... La dispo de l’ensemble du personnel est affecté,
puisque certains services ne tolèrent pas les départs à effectifs réduits,
démotivant au passage ceux qui étaient dispos, mais qui regarderont le
panache de loin.
-la mise en place de garde postée à effectif constant. Le CODIS sait en
permanence ce qu’il peut sortir.On apporte à une sollicitation aléatoire en occurence et en type
d’événement, une valeur fixe. Fréquemment dans ce genre de système, les
appels généraux disparaissent, tout comme les systèmes de rappel de
personnel sont considérés comme superflus. Le vice est poussé à son comble
avec l’instauration d’effectifs maximum dans des CS. Ou comment se priver de
ressources gratuites.
La rationalisation à travers de gros CS en posté tend à rendre le
fonctionnement des SIS encore plus obsures, la population ignorant dès lors
qu’il peut également s’agir de volontaires. On se prive de la proximité
comme première vitrine de recrutement, ne comptant dès lors plus que sur des
jeunes élevés à coup de „sauver ou périr“, „tous les hommes naissent égaux,
les meilleurs deviennent pompiers“ et autres niaiseries montrant une absence
totale de saine conscience.
On ne recrute plus des citoyens s’impliquant pour la communauté, mais des
clients, consommateurs d’adrénaline, là pour faire des interventions. Des
Ersatz de pro en somme. Le dédommagement tournant au (complément de) revenu.
En revanche, il n’est plus possible de s’investir pour l’amélioration du
service et il faut passivement supporter les décisions et choix de la
Direction, qui est plus une administration qu’un SIS. Le manque de
reconnaissance (dont on parle souvent) viendrait déjà des Directions. On
devient un pion dans l’organisation, une ligne verte ou grise dans Artémis
and Co.Ces gros CS sont allés de pair avec la mise en place de personnels
professionnels, revendiquant dans certains coins suffisament afin de
dégoûter le volontariat qui était en place, et ce, sans que le SDIS ne
réagisse.
On supprime la proximité, la philantrhopie, au profit d’une
professionnalisation. Le tonneau servant de SPV possède un avantage sur le
SPP gavé de prot’: son humanisme. Œuvrant en terrain urbain dense à forte
proportion de SPP tout comme en rural quasi-exclusivement SPV, je me suis
rendu compte d’une différence non-négligeable de traitement humain. Chez les
incompétents volontaires, il y a la connaissance de la personne qui est
possible dans les bleds de 5000 habitants, mais également les petits gestes
et les petits mots qui ont aussi leurs effets thérapeutiques, plus rassurant
que la froideur de l’armoire à glace tondue.
Fréquemment, les éxigences en terme d’aptitude ont eu des effets ravageurs
dans les rangs des SPV. Quel intérêt cependant de demander une condition
physique à toute épreuve à un conducteur PL qui a la cinquantaine ou a un
sous-officier dans un cadre opérationnel où le bâtiment le plus élevé fait
deux étages. De plus, l’échec avant le pallier 15 du luc léger n’est pas
synonyme d’absence de force, nombre d’entre-eux effectuant des travaux
manuels bien plus éprouvant que la majorité des 24h des SPP.
Et si les SDIS étaient à l’origine des problèmes du volontariat ? De façon
inconsciente et structurelle. |
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