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VERDI 14
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Posté le:
10 Mar 2012, 09:47 |
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Pompiers :: Risque accru de cancers en fin de carrière
A l’heure où l’on veut faire travailler les gens plus longtemps, une étude de l’Institut syndical européen (ETUI) s’est penchée sur les conditions de travail des pompiers en Europe. Conclusion : il y a une limite physique à l’activité de cette profession.
Jonathan Lefèvre
Les pompiers sont plus exposés au risque de développement de certains cancers. Une des causes est que, une fois un feu éteint, il faut surveiller tout ce qui a été brûlé pour éviter des départs de feu dans les déblais. Pendant ces opérations-là, les pompiers enlèvent généralement leur protection respiratoire, parce qu’elle est très lourde et inconfortable. (Photo Solidaire, Antonio Gomez Garcia)
En plus des maladies des poumons et du cœur, qui peuvent sembler évidentes, l’étude pointe un risque accru de quatre cancers que les pompiers peuvent développer : le myélome multiple, le lymphome non-hodgkinien, le cancer de la prostate et le cancer des testicules. « Il y a une grande ignorance quant aux risques accrus de cancers chez les pompiers. Le risque est considéré comme “possible” (groupe 2B de la classification du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC)). Ce qui signifie que la probabilité pour un pompier de développer l’un de ces quatre cancers est significative », explique Fabienne Scandella, la chercheuse qui a dirigé l’étude. La cause qui apparaît comme la plus probable est l’exposition aux substances chimiques. Les pompiers sont bien sûr exposés lors des interventions, mais aussi, et surtout, après. Vu l’équipement lourd et inconfortable, ils retirent leurs appareils de protection respiratoire rapidement. Or c’est à ce moment qu’ils respirent le plus les fumées toxiques (benzène, trichloréthylène, etc.)
Vêtements toxiques
« C’est un des gros points que l’on développe dans l’étude : une fois que le feu est éteint, il faut surveiller tout ce qui a été brûlé pour éviter des départs de feu dans les déblais. Pendant ces opérations-là, les pompiers enlèvent généralement leur protection respiratoire, de nouveau parce qu’elle est très lourde et inconfortable. Du point de vue de la santé, il est clairement établi que les opérations de déblaiement sont aussi, si pas plus, dangereuses que les interventions de lutte contre l’incendie elles-mêmes », précise la chercheuse.
Une seconde raison est que les pompiers interviennent avec leurs vêtements de protection individuels sur les feux : « Ils sortent de l’incendie avec des vêtements souillés et repartent dans leur camion, dans leur caserne, avec des vêtements pleins de suie, par exemple. On sait que la suie est fortement toxique. Pour éviter les contaminations, on préconise une procédure mise au point par le syndicat de pompiers suédois : fonctionner avec ces vêtements souillés comme s’ils étaient hautement toxiques. »
Suivi médical après la carrière
Fabienne Scandella avance une piste de solution : « Ce qui est très difficile, chez les pompiers, c’est de mettre en évidence le lien de cause à effet, parce qu’il n’y a pas de suivi épidémiologique systématique chez eux. Donc les cancers, par exemple, vont avoir tendance à se développer plutôt vers la fin de la carrière et après la fin de la carrière. Ce que les syndicats européens préconisent, c’est un suivi des pompiers, du début de la carrière jusqu’à la fin de leur carrière, et après leur carrière. Un suivi médical post-carrière permettrait de mettre en évidence la surmortalité chez les pompiers due à certains cancers et d’établir ces liens de cause à effet par rapport aux expositions. »
En plus des cancers, il y a des maladies du cœur et des poumons. Si ces dernières semblent plus logiques, les maladies du cœur sont dues en partie aux efforts qui sont faits du point de vue physique et physiologique. Il y a des charges lourdes à porter, il faut courir, agir rapidement, etc. Mais il y a aussi toute la gestion de la chaleur : les pompiers sont soumis à des différentiels de température extrêmement violents. Il y a aussi les maladies causées par l’exposition au CO et les problèmes liés au stress. Tout cela produit un cocktail qui est loin d’être bon pour le cœur.
« Le pompier serait pensionné à 35 ans »
Marc Gilbert, président de la Fédération royale des corps de sapeurs-pompiers de Belgique, abonde en ce sens : « Nous avons beaucoup de maladies dues au stress. C’est un métier stressant, à tous moments, que ce soit pendant l’intervention, après et même avant. Cela montre, une fois de plus, qu’il y a des limites physiques qu’on ne peut dépasser. Il y avait d’ailleurs un député Ecolo qui avait fait une proposition : suivant le type de profession, on pouvait avancer l’âge de la retraite. Si on tenait compte de cette proposition, le pompier serait pensionné à 35 ans. »
Sur la question de l’allongement de la carrière, la chercheuse met en avant les conclusions de son étude : « Clairement, cela met en évidence que l’allongement de la carrière des pompiers est une idée saugrenue. Il est clair que la pénibilité d’une profession a un impact sur la santé. Elle use les corps et ensuite il faut évidemment analyser jusqu’à quand on peut soumettre les gens à cette usure. Il faut envisager la fin des carrières en rapport avec cette usure. »
L’étude va servir maintenant aux syndicats des pompiers. C’est ce qu’espère Fabienne Scandella : « Nous, ce qu’on a produit, c’est une recherche qui veut objectiver toute une série de risques, de problèmes. Après, on soumet tout ça à la discussion politique. Les syndicats vont avoir cette brochure et vont pouvoir alimenter les débats politiques avec l’étude. »
Source:http://www.ptb.be/nieuws/artikel/pompiers-risque-accru-de-cancers-en-fin-de-carriere.html?fwcc=1&fwcl=1&fwl |
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P.LIK76
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Posté le:
10 Mar 2012, 10:32 |
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35 ans à la retraite ? Ca ne m'intéresse pas .... J'ai 28 ans, 08 ans de bottes et je compte bien si la santé le permet en faire encore 27 !!!! |
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MJRDEDE
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Posté le:
10 Mar 2012, 11:17 |
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Du n'importe quoi |
_________________ Ne pas prévoir c'est déjas gémir |
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Téch'
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Posté le:
10 Mar 2012, 11:52 |
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Salut,
On pourrait aussi lutter contre le mal à sa racine non ?...
Les British passent les SP souillés devant des ventilos en les frottant/frappant au balais afin d'évacuer le maximum de particules carbonées, certains corps allemands commencent à avoir des engins pour le réarmement avec un circuit sale (décrottage - déshabillage - bennage des tenues dans des containers), douche, propre (tenues propres), matériel propre (ARI, tuyaux, etc.) de façon à laisser la crasse sur place et à garantir un engin dispo immédiatement après l'intervention.
Bon, on pourrait déjà commencer par ne pas encourager le fait de garder sa veste comme un trophée de guerre...
@+ |
_________________ Pour l'honneur et les vacations ! |
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P.LIK76
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Posté le:
10 Mar 2012, 12:52 |
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Téch' a écrit: | Salut,
Bon, on pourrait déjà commencer par ne pas encourager le fait de garder sa veste comme un trophée de guerre...
@+ |
Tout à fait d'accord |
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VERDI 14
Passionné accro
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Posté le:
10 Mar 2012, 13:25 |
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Dans le même état d'esprit , en Suéde l'école d'Upsalla a une chaine de nettoyage pour les ARI dans une salle surpressée .
Perso pour les tenues souillées j'utiliserais plutot un aspirateur , le ventilo éparpille les suies vers un autre endroit en les laissant en suspension pendant un certain temps .
On pourrait aussi dévelloper les masques FFP2 afin de protéger les voies aériennes lors des découpes de parebrises , ou autre travaux qui dégage des poussiéres , comme lorsque l'on travail sous les combles en présences de laine de verre pour les nid de guépes ou autres inters.
Et ça éviterait a mes collégues de me regarder comme un E-T quand je porte le mien |
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Tonic
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Posté le:
10 Mar 2012, 14:01 |
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Salut,
Citation: |
une fois que le feu est éteint, il faut surveiller tout ce qui a été brûlé pour éviter des départs de feu dans les déblais. Pendant ces opérations-là, les pompiers enlèvent généralement leur protection respiratoire |
Malgré l'inconfort, les formateurs rabâchent de garder l'ARI pendant le déblai..c'est déjà une mesure simple à mettre en place et qui réduit pas mal les chance d'avoir un cancer.. |
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P.LIK76
Fidèle
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Posté le:
10 Mar 2012, 14:09 |
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Citation: |
Malgré l'inconfort, les formateurs rabâchent de garder l'ARI pendant le déblai..c'est déjà une mesure simple à mettre en place et qui réduit pas mal les chance d'avoir un cancer.. |
Ce n'est pas faux, sur un bon petit feux il y a même eût 02 SP à terre à cause de cela pas loin de chez moi......... bizarrement malgré la connaissance de ce danger on en voit toujours sans protections respiratoires sur un déblais........
Par contre je pense également que l'histoire de la suie n'est pas fausse, elle doit amener aussi son taux de saloperie..... mais bon ce n'est pas d'aujourd'hui et on a jamais rien fait contre alors bon ...... on dit "vaut mieux prévenir que guérir" mais là ....... |
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VERDI 14
Passionné accro
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Posté le:
10 Mar 2012, 14:51 |
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Pour les suies la maladie incapacitante la plus connu est la sillicose , qui a touché beaucoup de mineur , du fait des poussiéres de charbon .
Pour l'ARI sur les débails j'ai bien une théorie , en fait aprés l'extinction il ne reste plus de dangers pour les poumons visibles , il n'y a plus de fumée.Or souvent l'ARI est associé aux fumées , mais il reste tout les gaz dégagés par l'incandescance des objets qui ont brulés notamment le Co , qui est incolor (on ne le voit pas) inodore (aussi on ne le sens pas ), donc pour le SP il n'y a pas de danger a ce moment lors du déblai. |
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Téch'
Passionné accro
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Posté le:
10 Mar 2012, 15:21 |
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VERDI 14 a écrit: |
Pour l'ARI sur les débails j'ai bien une théorie , en fait aprés l'extinction il ne reste plus de dangers pour les poumons visibles , il n'y a plus de fumée.Or souvent l'ARI est associé aux fumées , mais il reste tout les gaz dégagés par l'incandescance des objets qui ont brulés notamment le Co , qui est incolor (on ne le voit pas) inodore (aussi on ne le sens pas ), donc pour le SP il n'y a pas de danger a ce moment lors du déblai. |
Un petit tour avec le multigaz devrait en convaincre plus d'un... |
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brembored
Référent ENGINS
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Posté le:
10 Mar 2012, 16:42 |
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Intéressant.
Cependant, comment isole-t'on le mode de vie perso?
Y'a-t'il plus de fumeurs chez les SP?
De modes de vie "compliqués"? (pour rester politiquement correct)
Étant confronté à ce genre de problématique sous d'autres cieux, il est compliqué pour un employeur de démêler les causes de maladie dans certains cas avant validation d'une maladie professionnelle.
En tout cas, ce sujet est fort intéressant, notamment la tenue de feu (à afficher au CS pour que certains EPI repartent à la chaîne du linge...) et le masque FFP2.
Car l'ARI en déblai, on en parle, on le martelle aux jeunes en FI mais en vrai, personne le fait, soyons réaliste.
Et je ne pense pas que ce soit uniquement par tradition d'être des durs à cuire, c'est peut être aussi que 20 min par 20 min avec équipes se relayant, le déblai n'avancerai pas.
(ici le CA emmène toujours son détecteur CO dans les déblais)
Il faut peut être donc d'autres voies :
Masques filtrants? Peut être moins déblayer? Gratter, arroser et laisser reposer? (certes il y a le risque de reprises...) |
_________________ Sauvons les CPI http://opti-secours.over-blog.fr/ |
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Téch'
Passionné accro
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Posté le:
10 Mar 2012, 17:15 |
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Citation: | Cependant, comment isole-t'on le mode de vie perso?
Y'a-t'il plus de fumeurs chez les SP?
De modes de vie "compliqués"? (pour rester politiquement correct) |
Tu dis vrai ! Une autre étude montrait une proportion bien plus importante de conduites addictives dans le milieu...
Citation: | Car l'ARI en déblai, on en parle, on le martelle aux jeunes en FI mais en vrai, personne le fait, soyons réaliste. |
Rien que sur feu de VL, je dois être l'un des rares à rester capeler jusqu'à la fin et à l'imposer à mon équipier. Et bon, sur les poubelles on bouffe aussi... Pas pendant longtemps, mais fréquemment. Et là, malheureusement, l'ARI est inexistant.
Pour les déblais dans les bâtiments, il est de coutume de ventiler mécaniquement les locaux après l'extinction, le CA se trimballe avec son multigaz, bien que celui-ci ne prenne pas pas en compte les particules en suspensions dans l'air.
Citation: | Et je ne pense pas que ce soit uniquement par tradition d'être des durs à cuire, c'est peut être aussi que 20 min par 20 min avec équipes se relayant, le déblai n'avancerai pas. |
Et quel CA ou CDG demanderait un VAR pour du déblai "traditionnel", alors qu'il aura un bon délai pour être sur site...
Citation: | Il faut peut être donc d'autres voies :
Masques filtrants? Peut être moins déblayer? Gratter, arroser et laisser reposer? (certes il y a le risque de reprises...) |
Ça passerait également par la prévision de moyens plus légers de soutien, je pense notamment au VLAS icaunais, afin d'avoir une petite réserve de bouteille et d'ARI, tout comme une CATHER. Des kits à charger dans le VTU pourrait faire l'affaire en plus d'amener un peu de personnel frais... (bon, idéalement CATHER dans le fourgon, on est d'accord...)
Les masques filtrants c'est assez merdiques pendant le déblai, en plus la protection oculaire n'est que partielle (lunettes du F1 embuées en moins de deux, et surtout pas étanche). À mon sens, le déblai se fait sous ARI capelé. Il me semble que sur de gros déblais, les allemands utilisent des masques araignée avec cartouches filtrantes. D'autres ustensiles peuvent aussi faciliter les déblais, comme des goulottes d'évacuation, des tronçonneuses, de l'éclairage léger portable, des brouettes, ...
Des trucs somme toute assez simple, mais pas existant...
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mamat9753
Nouvelle recrue
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Posté le:
21 Oct 2017, 17:32 |
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