Forum Pompier : le forum dédié au métier de sapeur-pompier

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Vanessa Marti veut faire reconnaître que la mort de son mari, le week-end dernier, était liée à son activité professionnelle. "Je choisis de partir parce que je ne supporte pas l'idée de retravailler avec des personnes qui m'ont fait souffrir." Laurent Marti, 39 ans, s'est donné la mort par pendaison le week-end dernier. Et la lettre qu'il a laissée à son épouse ne laisse guère de doutes sur les raisons de son acte. Pompier à Limoux depuis plus de dix ans, Laurent Marti avait le grade de sergent-chef. Mais cela faisait un an et demi qu'il était en arrêt maladie. "Sur tous ses arrêts de travail, il est mentionné qu'il était victime d'un épuisement professionnel, témoigne sa femme Vanessa. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est le médecin qui l'a constaté." "Il se confiait peu, mais l'ambiance générale de la caserne lui pesait. Limoux, c'est plus de 70 pompiers. Et il avait des rapports difficiles avec certains, même si d'autres étaient ses amis." Sa veuve précise : "Il s'est donné la mort sur une autre commune pour que ses collègues ne le trouvent pas." Laurent s'était engagé comme pompier volontaire en 2000, avant de passer le concours professionnel en 2002. Après quelques mois à Castelnaudary, il avait intégré la caserne de Limoux. Avec Vanessa, ils avaient eu un fils, aujourd'hui âgé de 13 ans et demi. "D'autres agents sont aussi en arrêt maladie dans ce centre d'incendie et de secours pour des raisons inconnues mais préoccupantes", observe la CFDT Sdis 11.

Déjà un suicide il y a trois ans
Le syndicat a demandé "un CHSCT (comité hygiène et sécurité) extraordinaire" au président du conseil d'administration, Jacques Hortala, avec copie au préfet de l'Aude et à la sous-préfète de Limoux. Celle-ci était présente aux obsèques, mercredi dernier. Vanessa Marti avait lu la lettre de son défunt époux. "La CFDT, ainsi que l'association Harcèlement 18 (AASPST), demandent que toute la clarté soit faite sur les circonstances de ce drame (afin de) comprendre les raisons des difficultés managériales et relationnelles dans ce centre de secours." Si elle souhaite que la mort de son mari soit reconnue comme directement liée à son travail, Vanessa Marti espère surtout "que ça ne se reproduira pas". Car le suicide de Laurent fait rejaillir un souvenir douloureux dans cette caserne. Il y a trois ans, Jean-Patrice Ichiza, dit "Doudou", s'était donné la mort dans son garage. Il était pompier volontaire à Limoux. La CFDT a demandé une réunion du CHSCT (comité hygiène et sécurité) extraordinaire.

J. Hortala : « Je réunirai le CHSCT »
"Je suis très surpris. Il y a un peu plus d'un an et demi que Laurent Marti était en longue maladie, et les raisons d'un arrêt maladie ne nous sont pas communiquées. Elles relèvent du secret médical. Mais il est évident que s'il y a une demande de réunion du CHST, les colonels Bénédittini et Gouze me proposeront des dates et nous le réunirons", a réagi, hier soir, Jacques Hortala, le président du SDIS de l'Aude, qui n'a pu se rendre aux obsèques du pompier, retenu par des soucis médicaux familiaux. "Je n'ai jamais été saisi par lui pour une demande de rendez-vous afin d'évoquer un problème lié au travail, pas plus que le directeur du SDIS ou le chef de centre de Limoux", ajoute Jacques Hortala, qui précise que ce dernier, le commandant Mestre, "a été responsable de l'école départementale" des sapeurs-pompiers. Laurent Marti "était pompier volontaire depuis 2000. Il avait été intégré dès l'obtention de son concours, en 2002, au centre de Limoux", précise encore Jacques Hortala.