romeo68
Passionné impliqué
Sexe:
Inscrit le: 16 Nov 2005
Messages: 864
Localisation: Zillisheim 68720
|
Posté le:
22 Juin 2006, 20:14 |
|
Cibles des cités les pompiers s'organisentCitation: | Les véhicules de secours caillassés, des pompiers blessés ou insultés, des interventions sous escorte policière : les sapeurs-pompiers s'inquiètent des agressions subies au cours de leurs interventions. Selon les statistiques de la sécurité civile, ils ont subi 728 incivilités ou agressions en 2005, touchant 1 124 pompiers. Aucune statistique ne permet de comparer ces chiffres avec les années précédentes, mais les syndicats de pompiers font état d'une "dégradation" de la situation et d'une "aggravation" de la nature des violences.
Une part importante de ces agressions ont eu lieu pendant les émeutes urbaines de 2005 avec une centaine d'incidents par mois en octobre et novembre contre 50 en moyenne sur le reste de l'année. Ces actes vont de l'insulte - lorsqu'une victime critique la prise en charge - à l'agression violente commise en groupe, en passant par l'incendie d'un véhicule. Au total, 71 situations de "guet-apens", qui supposent un minimum de préparation, ont été signalées en 2005, dont certaines doublées d'une entrave aux secours.
Ces agressions ont donné lieu à 430 plaintes déposées par les pompiers. Au total, 58 de ces violences ont débouché sur des interruptions temporaires de travail (ITT) pour les pompiers, dont 21 pour une durée supérieure à huit jours. Les départements les plus touchés sont la Seine-Saint-Denis (54 faits), les Alpes-Maritimes (51), le Rhône (42), l'Essonne (41) et le Bas-Rhin (38). 45 % de ces faits se sont déroulés dans ce que la sécurité civile appelle des "grands ensembles", soit dans les quartiers populaires.
Face à la "dégradation" des conditions d'intervention, le premier syndicat des sapeurs-pompiers professionnels (SNSPP-CFTC) devait interpeller les pouvoirs publics, vendredi 23 juin, pour demander une sévérité accrue dans la répression de ces violences en Ile-de-France. Les pompiers ont notamment été marqués par l'agression commise, lundi 5 juin, contre un équipage à la Grande Borne à Grigny (Essonne). Intervenant sur un accident de la circulation, où un enfant avait été blessé, les pompiers avaient subi des jets de pierres venant d'un groupe de plusieurs dizaines de jeunes. Les vitres du véhicule avaient été brisées, deux pompiers légèrement blessés à la tête. Les policiers ont dû intervenir et utiliser des flash-balls et des lacrymogènes pour disperser le groupe. Dans les jours qui ont suivi, les pompiers sont intervenus escortés par des policiers casqués et armés de flash-balls qu'ils pointaient sur les immeubles et les passants.
"Nous assistons à une aggravation des faits de violence. Cela a commencé, il y a quelques années, par des insultes ou des crachats. Aujourd'hui, notamment depuis les émeutes de novembre 2005, ils visent la tête avec des boules de pétanque ou des cailloux", se désole Jean-Louis Ségura, président départemental du SNSPP de l'Essonne. Les pompiers ont appris, dans les cités sensibles, à modifier leurs modes d'intervention. "Nous avons intégré des gestes automatiques pour se protéger : se garer en marche arrière dans les impasses, stationner loin des halls d'entrée, regarder si aucun objet n'est lancé des toits", explique Jacques Heestermans, président du SNSPP en Seine-et-Marne.
Dans certains cas, les pompiers attendent l'arrivée d'une escorte policière pour intervenir. "Nous perdons un temps précieux alors que les populations des quartiers, honnêtes à 99 %, ont le droit d'être secourues. Si nous n'intervenons plus, alors ce sera vraiment des zones de non-droit", explique M. Ségura. Dans plusieurs départements, des formations ont été mises en place pour limiter les risques lors de violences urbaines.
Certains centres mettent en place des actions préventives. A Toulouse (Haute-Garonne), où les violences s'étaient multipliées depuis novembre 2005, des pompiers ont lancé une action de sensibilisation. "Dans le quartier d'Empalot, nous avons été victimes de jets d'objets - pierres, boules de pétanque, frigos, plaques d'égout. On a organisé une réunion publique avec les habitants. Et on a décidé de participer à la fête de la cité", explique Christian Caujol, représentant de la CGT-pompiers.
Le ministère de l'intérieur avait envisagé la rédaction d'un Guide national de référence (GNR) sur les violences urbaines pour indiquer la conduite à tenir dans ce type de situations. L'"évolution permanente" des violences et la difficulté à fournir des conseils valables dans des contextes différents ont fait reculer le ministère. Des recommandations devraient néanmoins être envoyées dans les services départementaux d'incendie et de secours pour mieux préparer les pompiers à un environnement potentiellement hostile.
Source : Le monde Via le Net
|
|
|
|