romeo68
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17 Fév 2007, 20:48 |
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Source: Armée . com .Via le net
Citation: | Action Police : une liberté d’expression qui dérange – interview
publié le jeudi 15 février 2007
Max Saint John : Fin 2006 ont eu lieu les élections professionnelles syndicales de la Police. Quels en furent les résultats ?
Michel Thooris : La gauche a très largement remporté ces élections. Action Police est arrivé en 3e position dans le corps de Commandement et a réalisé 1084 voix dans le Corps d’Encadrement et d’Application. Ces résultats sont historiques. Action Police s’est créé en 2005. En un peu plus d’un an nous avons réussi à nous imposer dans le paysage syndical policier malgré les pressions très fortes que nous avons subi de la part du Ministère de l’Intérieur et de la Confédération française des travailleurs chrétiens qui ont tout fait pour nous détruire.
MSJ : En quoi le syndicat que vous représentez, Action Police, est-il différent des autres ?
MT : Action Police est la seule force d’opposition et de proposition au sein de la police nationale. Nous refusons de pratiquer la langue de bois au nom du politiquement correct. Action Police se refuse à manger dans la main du Ministre et de l’Administration pour en retirer quelque avantage personnel. Nous avons fait le choix d’une défense sans concession de notre métier et entendons bien dire la vérité à nos collègues et à nos compatriotes. Notre liberté d’expression nous vaut beaucoup d’ennemis et d’ennuis au quotidien, mais c’est, je crois, le prix à payer lorsqu’on refuse un système qui écrase les plus faibles.
MSJ : Comment, sur le terrain, l’appartenance à tel ou tel syndicat de police affecte-t-elle le comportement des policiers dans leurs missions ?
MT : Les syndicats de police sont purement alimentaires. Comprenez par là que la plupart des collègues ne regardent pas la couleur politique du syndicat ni ses propositions mais vote pour le syndicat qui promet le plus de mutations et d’avancements, ce sont là les deux denrées les plus prisées des policiers. Ainsi, la course à la démagogie est le sport national des syndicats de police qui essayent de se faire bien voir du pouvoir en place pour pistonner le plus grand nombre possible de leurs adhérents. L’adhésion à un syndicat n’a par conséquent aucune incidence sur le comportement d’un fonctionnaire de police dans l’exercice de ses fonctions. C’est la moralité, le vécu, la formation, l’encadrement et l’ambiance au service qui affecte le comportement du policier au quotidien, pas son étiquette syndicale.
MSJ : Yves Contassot, élu Vert de Paris, adjoint à l’environnement de Bertrand Delanoë, avait déclaré en 2001 que « ce n’est qu’en leur faisant vivre l’enfer que nous obtiendrons un jour des automobilistes qu’ils renoncent à leur bagnole ». Un malheur n’arrivant jamais seul, cette année-là des millions de passagers aériens connurent la terreur et renoncèrent en masse à prendre l’avion… pour un temps. Y a-t-il eu réaffectation de forces de police et renforcement de la répression afin de complaire à ce caprice politique ? Peut-on l’évaluer en termes d’effectifs, et en termes d’agressions, de délits et de crimes dus à un soudain déficit de ces forces ?
MT : Une réorientation spectaculaire des missions de police vers la répression routière s’est mise en place depuis 2002. Les collègues font la course aux amendes. Dans un commissariat, souvent, le chef de service prend les résultats du groupe qui dresse le plus de contraventions et demande aux autres effectifs de faire autant de contraventions, sinon mieux. Si Nicolas Sarkozy avait appliqué la même tolérance zéro dans les quartiers contre les délinquants, la France serait le pays le plus sûr du monde. Le gouvernement a créé un impôt sur la route. Mes collègues ne sont plus des policiers mais des collecteurs d’impôt pour le trésor public. Je ne rentrerais pas dans la polémique des chiffres qui ne reflètent aucune réalité de terrain, mais il est évident que lorsqu’un équipage de trois ou quatre fonctionnaires verbalise la jeune maman qui est passée au feu orange ils ne sont pas à lutter contre la criminalité, les trafics et le terrorisme.
MSJ : La modification de la circulation dans Paris (couloirs de bus, bandes cyclables, etc.) est-elle génératrice d’accidents ?
MT : Très probablement. En tout cas pour nous elle l’est. Les terre-pleins centraux pour séparer les voies de circulation des couloirs de bus peuvent être mortels pour mes collègues en cas de conduite rapide et de choc. Ils sont très hauts et très résistants. En cas de circulation dense, on ne les voit qu’au dernier moment. La politique de la ville de Paris en matière de circulation est désastreuse. Elle a eu pour effet de paralyser la capitale, il nous est très difficile, en cas d’urgence, de nous déplacer rapidement d’un point à un autre. Je ne parle même pas de la pollution supplémentaire générée par ces milliers de véhicules bloqués dans des bouchons interminables avec le moteur allumé au ralenti.
MSJ : Peut-on dire que la Police nationale est aujourd’hui l’otage d’une idéologie particulière avant d’être au service des citoyens ?
MT : La police est souvent utilisée comme le bras armé d’une élite politique pour faire appliquer une politique souvent injuste, comme c’est le cas sur la route. Mais cela n’est pas un thème de réflexion pour un policier. La devise de mes collègues CRS est « servir ». Lorsque l’on fait le choix d’être policier, on choisi de servir le public mais aussi le pouvoir politique en place démocratiquement élu par le peuple. Si ce pouvoir en place mène une politique injuste envers le public, il n’y a pas d’autre choix que de la faire appliquer. C’est aux électeurs de voter pour la police qu’ils désirent en regardant les programmes des candidats lors des Présidentielles, ce n’est pas au policier de dire si telle ou telle politique menée est juste ou injuste. Toutefois, en tant que syndicat de police, nous pouvons librement critiquer telle ou telle politique, c’est encore garanti par la Constitution de notre pays.
MSJ : Comment dans ces conditions se distinguent les policiers appartenant au syndicat Action Police ?
MT : Les milliers de policiers qui ont voté pour nous aux élections professionnelles se distinguent souvent par un sens aigu du devoir et l’amour du service public. Ils aspirent à une police juste et équitable pour tous, quelque soit la condition sociale, la race ou l’origine de la personne. Notre électorat est essentiellement dans les services spécialisés : brigades anti-criminalité, services d’investigation et police judiciaire. Ce sont des fonctionnaires qui en général attendent de leur syndicat une véritable production intellectuelle sur les thèmes sociétaux liés à l’exercice du métier. Notre site, www.actionpolice.com, est par ailleurs un vivier d’idées et de proposition où politiques et associations viennent puiser des informations.
MSJ : Certains syndicats de police ont-ils une part dans le racket mené à l’encontre des automobilistes ? Et, à cause de ce dévoiement, peut-on évaluer la perte d’efficacité de la Police dans ses missions originelles ?
MT : En ne s’opposant pas clairement à la politique menée par le Ministère de l’Intérieur contre les automobilistes, tous les syndicats de police ont une part de responsabilité. Les syndicats se plaignent souvent que la police est détestée par le public. Pour être aimé du public, il faut mener des actions justes pour peu que les politiques veuillent bien nous confier des missions réellement d’intérêt public. Ça n’est pas en disant amen à tous les caprices du Ministre que les syndicats feront entendre leur voix et joueront un rôle positif pour les policiers et nos compatriotes.
Les missions originelles de la police évoluent avec la société. La police n’est pas inefficace, elle est rendue inefficace par les politiques menées par les hommes qui dirigent notre pays. Nous n’avons jamais été aussi performants en matière technique et scientifique. En revanche, le peu d’intérêt des missions qui nous sont confiées, la perte de confiance de la population en sa police, les pressions hiérarchiques, l’ambiance exécrable dans la plupart des services de police, le risque à tout moment d’être lynché devant un juge suite à un dépôt de plainte contre nous et les conditions de travail qui se dégradent en permanence avec plus de 14 blessés par jour, démotivent les fonctionnaires de police qui, écoeurés, font le minimum.
MSJ : Quels sont les véritables chiffres de la délinquance ?
MT : D’après les informations permanentes qui nous remontent du terrain, Action Police estime que la violence et la délinquance en France métropolitaine et dans les DOM – TOM ont doublé depuis 2002. La situation sécuritaire en Guyane est proche de celle de la Colombie, les enlèvements en moins pour l’instant. En France métropolitaine, la population habitant dans les quartiers vit calfeutrée chez elle par peur de la violence de gangs [groupes de jeunes dans le jargon politiquement correct] qui imposent la loi du plus fort. C’est ce que nos politiques appellent « l’État de droit ».
MSJ : Lors des émeutes, le pouvoir politique a semblé ne pas vouloir réagir dès le début pour stopper net ce qui s’est avéré être un début d’insurrection nationale. Attitude comparable aux hésitations et à l’atonie du Shah d’Iran quand les troubles révolutionnaires, menés par le Toudeh et encouragés par la Grande-Bretagne et les États-Unis, ont éclaté en 1978. Le pouvoir français a même semblé laisser des barbares et autres sauvageons s’en prendre très violemment à des passants ou des femmes sans défense, sans que les forces de police ne réagissent immédiatement. Pareille hérésie ne serait jamais arrivée aux États-Unis, ou dans un autre pays d’Europe. Des innocents ensanglantés doivent-ils payer le prix de la « paix civile » ? Pourquoi diable les ordres salutaires n’arrivent-ils jamais lors de ce genre de troubles ? Les forces de l’ordre seront-elles condamnées à assister armes au poing au massacre ?
MT : Lors des émeutes de 2005 dans les banlieues, tout n’a été qu’une question de politique. Deux voies politiques étaient envisageables : rétablir l’ordre républicain par un usage démocratique des Forces de l’Ordre ou acheter le calme. C’est la deuxième proposition qui a été retenue. Le gouvernement a confié ses missions régaliennes en matière de sécurité et de paix publique aux Imams qui ont été rétablir le calme dans les cités en faisant des fatwas appelant au calme avec en parallèle un chèque de 100 millions d’euros qui a été partagé entre les associations. Un certain nombre de ces associations sont de prés ou de loin contrôlées par des extrémistes islamistes. Les politiques ne raisonnent que très rarement par rapport à l’intérêt du peuple mais plutôt par rapport à leur intérêt personnel. Ainsi les ordres qu’ils donnent sont basés sur ce paramètre, rien d’étonnant donc à voir parfois arriver à la base des ordres aberrants.
MSJ : Les RG et la DST sont-ils politisés ? et de fait inefficaces (pour remplir leurs missions originelles) ?
MT : En général, dès qu’un Ministre de l’Intérieur prend ses fonctions, il emmène avec lui dans sa valise son nouveau directeur des Renseignement Généraux. Nicolas Sarkozy, qui est contre l’amnistie des PV au motif que c’est une tradition archaïque, n’est pas contre toutes les traditions archaïques puisqu’il est arrivé à Beauvau avec son directeur des RG bien à lui. Alors, les RG sont-ils politisés ? Bien sûr que non, et pour les mauvaises langues les écoutes n’existent pas ! La DST est beaucoup moins politisée se concentrant essentiellement sur la lutte anti-terroriste et la protection de secrets industriels et militaires vitaux pour notre nation, c’est un service d’élite, honnête et efficace.
MSJ : Parlez-moi des fonds secrets de la Place Beauvau.
MT : Les fonds secrets sont destinés à financer certaines opérations spéciales, sur le principe nous y sommes favorables, à la condition que ces fonds soient bien utilisés pour des opérations utiles à l’intérêt du pays et non à l’intérêt de personnes en particulier.
MSJ : Quelles sont les conséquences à attendre de l’élection de tel ou tel candidat à la présidence de la République en ce qui concerne la future orientation donnée aux forces de police ?
MT : Tous les candidats ne se sont pas encore déclarés et tous n’auront peut être pas leurs parrainages. Il est difficile de faire une projection précise à cette heure, les programmes des candidats n’étant pas tous encore dévoilés. Je ne me prononcerais donc que sur les trois candidats qui ont d’ores et déjà leurs 500 parrainages. Les trois grandes formations politiques du système (PS, UDF et UMP) semblent présenter des orientations en matière de sécurité proches de celles de 2002.
Le PS avec Ségolène Royal, c’est la certitude de la remise en place de la police de proximité. Tout n’est cependant pas à jeter dans ce concept. Des personnalités comme Julien Dray ont des propositions intéressantes en matière de sécurité. Toutefois nous restons sceptiques. Le PS regorge de personnalités anti-flic et anti-sécurité, il n’est, par conséquent, pas certain que Julien Dray puisse faire appliquer son programme en matière de sécurité en cas de victoire de Ségolène Royal. Du côté de l’UMP et de Nicolas Sarkozy, tout a déjà été dit, tout a déjà été fait. Le candidat de l’UMP à la présidentielle a le plus mauvais bilan en matière de sécurité sous la Ve République. Il a échoué dans tous ces grands projets. Échec du Conseil Français du Culte Musulman pris dans des guerres internes de lutte de pouvoir. Échec de sa politique de lutte contre l’insécurité routière malgré la répression tout azimut, les chiffres du nombre de tués sur la route ont de nouveau explosé ce mois-ci. Échec en matière d’immigration, toujours plus d’immigrés, toujours plus pauvres, mal intégrés et mal logés. Échec sur sa politique en matière de culte, jamais les tensions entre les communautés n’ont été aussi fortes. Bref, Nicolas Sarkozy est pour nous la continuité de cinq années de politiques désastreuses menées au Ministère de l’Intérieur par le candidat.
Enfin François Bayrou veut incarner le candidat hors système. Il a déjà été ministre et participe depuis des années aux politiques qui conduisent notre pays dans le chaos. Il n’a pas de programme si ce n’est un positionnement politique purement stratégique pour récupérer les déçus du PS et l’UMP qui ne veulent pas aller à l’extrême gauche ou à l’extrême droite. Action Police donnera u ne consigne de vote au premier et au second tour de l’élection présidentielle, mais pour l’instant il est trop tôt pour se prononcer. Nous n’avons pas encore le nom de tous les candidats ni tous les programmes.
MSJ : Si vous étiez ministre de l’Intérieur ?
MT : Une élite technocrate et énarchiste a confisqué le pouvoir au peuple dans notre pays en manipulant l’opinion publique grâce aux contrôle d’une partie des médias et de l’Education Nationale. Il est par conséquent difficile pour un syndicaliste issu de la terre de pouvoir arriver à la tête du Ministère de l’Intérieur. C’est cependant une fonction à laquelle j’aspire et pour laquelle je continuerais à me battre, tant la situation est grave dans notre pays et dans notre métier en particulier. Le Ministère de l’Intérieur n’est pas un ministère comme les autres, et tant qu’on voudra le gérer comme un ministère ordinaire on continuera à aller droit dans le mur. Pour être le 1er flic de France, je pense qu’il faut déjà avoir été policier tout court et avoir suivi la formation initiale en école de police, ce qui n’est jamais le cas des ministres qui se succèdent à l’Intérieur.
Arrivé à la tête du ministère de l’Intérieur, mes premières mesures immédiates seraient de confier les missions administratives aux administratifs et les missions d’actives aux actifs. Trop de policiers se cachent dans un bureau. Un policier a sa place sur le terrain, pas dans un bureau de façon permanente. Je réorienterais immédiatement les missions vers la lutte anti-criminalité et la lutte anti-terroriste en multipliant par trente les effectifs en tenue civile sur la voie publique. En accord avec le président de la République, le ministre de la Défense et la Justice, des perquisitions massives chez les trafiquants et les meneurs dans les quartiers seraient organisées pour saisir armes, argent, drogue et objets volés. Il faut d’urgence appliquer le texte de loi qui oblige à justifier de ses moyens de subsistance. Tout bien dont l’achat ne peut être justifié par le fruit de ses revenus légaux doit être saisi et revendu aux enchères au profit du trésor. Il s’agit de voitures, matériels en tout genre, produits de luxe etc... Il est impératif et très urgent de mettre en place un contrôle sur les fonds qui sont envoyés par Western Union vers l’étranger. La provenance des fonds envoyés à l’étranger doit être justifiée. En cas d’émeutes, comme en 2005, le quartier doit être immédiatement bouclé, les auteurs interpellés y compris jusque dans leurs appartements. Des réformes seront donc à proposer au Parlement. Un mis en cause dans le cadre de violences urbaines doit se voir expulsé immédiatement de l’appartement qu’il occupe dans le quartier avec saisie de l’ensemble des biens se trouvant à l’intérieur du domicile et mise sous séquestre de ses comptes bancaires avec une interdiction de séjour dans le département. La famille doit être aussi touchée à titre personnel sur ses biens. Cette politique aura pour effet de débarrasser les quartiers de la vermine qui pourrit la vie des habitants souvent très pauvres des quartiers. Une interdiction de séjour sur un département, des travaux d’intérêt général longue durée, l’interdiction de posséder un compte bancaire sont des peines complémentaires qui devront être prononcées contre les plus durs.
Cette politique de fermeté en matière de sécurité doit obligatoirement s’accompagner d’une politique sociale juste et équitable pour les plus faibles avec un accès à l’emploi pour tous.
MSJ : Michel Thooris, je vous remercie d’avoir bien voulu m’accorder cette interview.
MT : Merci à vous de m’avoir interrogé. Je souhaite profiter de cet entretien pour dire toute mon affection à nos ami(e)s militaires qui sont en permanence dans nos cœurs. | ©Source :armées.com.Via le net
http://www.armees.com:80/Action-Police-une-liberte-d-expression-qui-derange-interview,16567.html |
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