Raineri
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Inscrit le: 12 Juil 2018
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Posté le:
13 Juil 2018, 13:06 |
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Bonjour à tous,
Je ne sais pas vraiment si je post au bon endroit, mais comme je suis nouveau je vais sûrement bénéficier d’une tolérance absolue de la part des modérateurs
Alors voilà, je m’appelle Raineri (en hommage à ma grand-mère paternelle) j’ai réussi à atteindre quarante-deux ans, mais pas sans encombre… et me voilà sur le chemin qui mène à la grande famille des sapeurs pompier.
Nos routes se sont déjà croisées il y a bien vingt de ça, mais la vie et surtout les responsabilités m’en ont éloigné. En effet, j’avais alors un choix entre la profession que j’exerçais à ce moment-là (et que j’exerce toujours d’ailleurs) et passer le concours des SPP. Seulement voilà, 23 ans au compteur, en couple, un appartement à gérer et bientôt papa, je n’ai pas pris le risque… (je sais je sais honte à moi…).
Pourtant au fond de moi, ce rêve ne s’est jamais réellement éteins. Et puis le temps passe et un jour, je me suis dis « et pourquoi pas ! ». Je commence à prendre des informations un peu partout, sur le métier, le concours, le volontariat, les tests, les exigences… Je me rends compte alors qu’à cet instant, ce n’est pas encore envisageable ; mes enfants sont trop petits, et c’est moi qui les gèrent au quotidien (les déposer à l’école/centre de loisir/crèche/nounou/…), bains, repas, devoirs le soir….
Dans ma tête je me dis clairement « pas pour le moment » mais dès que le petit dernier entre au collège et deviendra alors autonome au moins vis-à-vis des transports, je me lance !
Et puis y a deux ans une nouvelle collègue est muté dans mon service, un papa SP et elle-même ancienne SPV. Passionnée elle aussi, on décide de mener ensemble un nouveau projet dans le cadre de notre profession (éducateurs judiciaires), dont l’objectif est de mener une action d’éducation à la citoyenneté, à la prévention des violences et des actes d’incivilité commises à l’encontre des sapeurs pompiers et à contribuer à la transmission des valeurs républicaines. En effet, appréhender certaines valeurs comme le sens du dévouement et le don de soi, peut permettre à certains adolescents d’engager un processus de réflexion sur des aspects fondamentaux tels que l’altérité, la réciprocité et l’empathie, notion souvent transversales dans la prise en charge éducative et judiciaire des mineurs ayant commis un passage à l’acte transgressif. Ce projet a vu le jour en décembre 2016 et continue d’exister aujourd’hui.
Seulement voilà, passer du temps en caserne, faire des journées « d’immersion » avec l’équipe de garde et partager tous ces moments passionnant, ont eu pour effet d’attiser la braise de l’envie de franchir le pas…
Et voilà, le 5 mai 2018, le pas est franchi… Je me lance et adresse ma candidature au SDIS 78, tout en étant tourmenté par tout un tas de questions ou d’affirmations du genre : « t’es trop vieux, pourquoi se casseraient-ils la tête à former un type qui partira à la retraite au bout de quelques années, jamais tu passeras les seuils exigés pour les tests de sports, tu nages comme une quiche, es-tu vraiment fait pour ce métier... ».
Et la surprise, le 9 mai 2018 je suis contacté par le Chef de centre de mon secteur qui me confirme être intéressé par ma candidature ! C’est difficile à décrire mais ça m’a bien chamboulé (dans le bon sens du terme). Là j’ai eu à faire à un type génial, clair, posé, bienveillant. Rendez-vous pris quelques jours plus tard à la caserne, car il souhaite me tester sportivement pour évaluer mon niveau. Le jour J arrive, mais en l’absence de son adjoint les tests sportifs sont repoussés. Pas grave, on s’entretient pendant une heure, où j’ai pu exposer ma motivation, mes envies, ma perception de ce métier. De son côté, il a pris le temps de m’expliquer le fonctionnement du CPI, ce qu’il attend d’un SPV, le système de formation, les perspectives de carrière… Nouveau rendez-vous pour les tests le mercredi 11 juillet et piscine le 12 au matin.
Les tests d’entrée SPV au SdIS 78 c’est :
Gainage : 110 min
Killy : 110 min
Traction supination : 4
Souplesse : 23
Luc léger : palier 7
Natation : 100m nage libre en moins de 2min30
Plus vertige, confinement...
C’est parti, préparation physique, course décomposée en trois temps une séance de fractionner 30/30, une séance de seuil et séance d’endurance fondamentale par semaine. Je rajoute une à deux séances de piscine pour tenter d’améliorer un peu le carnage… C’est dur mais papy il lâche rien !
Nous y voilà, mercredi 11 juillet, je quitte mon travail pour rejoindre la caserne, le stress me monte car, le Chef de centre a des exigences un peu supérieures à celle du test d’entrée et me demande d’arriver au niveau exiger pour valider la FIA soit :
Gainage : 120 min
Killy : 120 min
Traction : 7 ou 8
Souplesse : 26
Luc léger : palier 8
Natation : 25m puis plongée canard, recherche d’un mannequin et remorquage de ce dernier sur 25m.
Jour J, je stresse un peu, je préfère arriver un peu en avance. Sur place je suis accueilli par un SP qui va organiser le test. Très sympa lui aussi, on discute quelques minutes, me pose quelques questions sur mon travail… Là, il m’apprend que je ne suis pas seul à passer les « pré-tests ». Arrive alors un jeune homme de 18 ans. Mouvement de panique interne (je ne sais pas pourquoi) mais immédiatement je pense que nous sommes mis en concurrence et j’ai horreur de ça. Tant pis pas le choix…
Les tests débutent. 1er exercice le gainage, RAS 2 min ça glisse tout seul. 2Ème exo, le Killy ; La j’ai vu mes cuisses se mettre à trembler les 30 dernières secondes, mais c’est passé tout de même.
Mon jeune collègue semble s’est sortir beaucoup mieux que moi (il pratique la musculation ça doit aider…)
3ème exo, la souplesse, il se lance le premier et dépasse à peine les 18 cm, du coup je peux pas m’empêcher, mais je commence à l’encourager et lui proposer de l’aider à s’étirer pour améliorer sa perf. De mon côté 26 ou 28 j’ai pas eu le temps de bien voir, ça n’a pas trop d’importance de toute façon.
Ensuite, épreuve des tractions. Je stresse encore je me suis essayé à l’exercice durant les journées immersion avec mon travail et je ne dépasse pas les 7.
Mon camarade enchaîne 4 tractions et peine pour la dernière, une fois encore je passe en mode pom-pom pour l’encourager et il réussi à passer une 5ème traction. Arrive mon tour, je passe 8 tractions, je tente la 9 pour la gloire… j’ai beau forcer comme un âne (corse de surcroît) mais mes bras refusent d’aller plus loin… déception.
Bon, il reste encore le Luc leger, j’ai les cuisses qui piquent toujours du Killy, du coup j’en profite pour m’étirer un peu et conseil à mon jeune camarade d’en faire autant. On en profite pour discuter un peu et je découvre un jeune homme sympa, travailleur et qui je pense est un bon candidat pour les SPV.
Le Luc léger commence enfin, pas sans appréhension de ma part. Je termine seul, mon camarade m’ayant abandonné au palier 6 et je dépasse le palier 8. Là par contre je suis bien content, d’abord parce que le test est fini et puis parce que je n’avais jamais dépassé le palier 7 jusqu’alors. Donc mes efforts et mon travail de ces dernières semaines ont payé et ça fait du bien !
À peine le temps de me mettre sous assistance respiratoire… et le Chef de centre nous demande de le rejoindre en entretien.
La honte, je suis en short, trempé et je dégouline de transpiration sur la chaise de son bureau…
Il m’annonce que je suis donc retenu pour participer à la CTR d’octobre. Mon camarade devra d’abord s’entraîner un peu et repasser le test en septembre. Mais du coup en réalité nous n’étions pas en concurrence puisque potentiellement y a de la place pour nous deux ! D’ailleurs le Chef de centre nous voit déjà partir en FIA tous les deux ensemble. À ce moment-là dans ma tête c’est « euh d’abord faut que nous réussissions les épreuves de la CTR puis que la visite médicale se passe bien... » On se quitte, mais d’abord rendez-vous pris pour le lendemain matin 7h30 pour l’épreuve de natation. Là par contre je serais seul.
Même si je sais « nager » du moins il n’y a pas de risque à ce que je coule… et même si je me suis un peu entraîné, je n’ai aucune technique et nage la brasse à la grand-mère (comme quoi y a pas que le café qu’elles savent faire…)
À plusieurs reprises je me suis essayé au crawl en soufflant dans l’eau mais pour le moment ce n’est pas très opérationnel et je me désoriente vite et j’ai l’impression de très mal gérer mon souffle.
Donc je décide (quelques secondes avant de plonger bien sur) que je ne vais pas tenter de faire un peu de crawl et de ne montrer que mon niveau réel. Je sais que j’ai beaucoup de travail d’un point de vue technique de nage, du coup ma progression ne peut qu’en être que plus importante.
« Go », Double saut carpé et me voilà dans l’eau, c’est parti, je sors la tête de l’eau et me rend compte que j’ai quasiment fait la moitié de la première longueur rien qu’avec le plongeon et la nage sous l’eau ! J’envoie de l’énergie et de la vitesse et là vers 60 m je commence à sentir la fatigue…
Par grave je souffrirais plus tard, je m’accroche, passe la dernière longueur après avoir fait la culbute dans l’eau (nan je déconne…), je fonce et touche enfin le bassin au bout des 100 mètres. « 2min13, pas de soucis ! » me lance le Chef de centre. Yes !
Après avoir longuement discuté tous les deux je passe à la douche et part pour mon travail avec le sentiment d’avoir été à la hauteur. Certes 2min13 c’est pas Manaudou, mais j’ai une bonne marge de progression.
Voilà prochain rendez-vous en septembre pour un nouvel entretien avec le Chef de centre et son adjoint, remise du dossier administratif et constitution de ce dernier.
Pour ma part, nouvelle visite chez mon médecin juste avant pour mise à jour de mes vaccins.
Je vous raconterais la suite une fois la CTR passée.
A bientôt |
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Raineri
Habitué
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Inscrit le: 12 Juil 2018
Messages: 122
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Posté le:
14 Mar 2019, 16:55 |
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Bonsoir à tous,
De longs mois séparent mon 1er retour d'expérience et aujourd'hui, mais le chemin fût long et tortueux...
En effet, j'étais à l'époque dans l'attente de la CTE qui devais se dérouler en octobre. Mais, et oui comme d'habitude y a un mais, je n'ai pas été inscrit pour des raisons qui me paraissent un peu floues...
Il m'est donc demandé de patienter quelques mois. Je suis alors recontacté en décembre et convoqué aux fins d'entretien avec le Chef de centre et de ses cadres. Un peu de pression, mais en réalité l'entretien s'est parfaitement bien déroulé et ils m'annoncent à la fin que ma candidature est définitivement retenue et que je suis inscrit à la CTE du 7 février 2019.
Je n'ai pas particulièrement brillé aux tests de la CTE mais j'ai atteints les niveaux exigés. En plus des tests décrits précédemment se sont rajoutés un test de confinement et une montée à l'échelle (petite).
Convocation pour la visite médicale le 21 février. Grosse tension (je sais pas pourquoi...), surement liée à mon âge, mais non nikel en pleine forme le vieux!
Conclusion, signature des 3 certificats d'aptitude!!!
Après 10 jours de vacances (bien méritées) nouveau rendez-vous avec mon Chef de centre le 11 mars. Petit topo sur le SDIS, le centre, ses stats, puis visite rapide du centre et là surprise, on me donne mon paquetage. Franchement au SDIS78 ils sont très généreux, et on a beaucoup de chance (j'ai pu voir sur ce forum que les inégalités en la matières sont énormes).
Pour finir, le lendemain soir, premier jour de formation initiale avec le module transverse, les affaires commencent!
Le SAP c'est en avril, le DIV et INC viendront plus tard cet été.
Bye |
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