Francis RAOUT
Nouvelle recrue
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Inscrit le: 22 Fév 2008
Messages: 52
Localisation: Nord de la France
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Posté le:
30 Avr 2008, 15:46 |
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A l’occasion d’un « 11 Novembre », j’ai voulu associer nos héros Sapeurs Pompiers morts au feu à nos héros de toutes nos guerres morts pour la France.
11 NOVEMBRE BANQUET DES ANCIENS COMBATTANTS
Laissez-moi, tous vous regarder,
Et puis, permettez-moi de me souvenir,
De ces années que le temps a poignardées,
Avec vous, laissez-moi rajeunir.
La Salle des Fêtes chante et brille,
Vous êtes là, vous avez vingt ans,
Vous êtes si fort, elle est si gentille,
Et votre bel uniforme est éclatant.
Elle a seize printemps,
Serre là, serre là longtemps,
Car ses grands yeux désirent,
Et ses petits seins aspirent.
La Salle des Fêtes obscure pleure,
Car du grand cirque a sonné l’heure.
Vous êtes au loin dans les merdiers.
Pour lui, ma fille, il faut prier,
Car c’est la boue dans les tranchées,
Sueurs dans sables et rochers,
Et la flotte dans les rizières.
Pour lui, ma fille, fais ta prière.
Votre bel uniforme n’est plus tenue de soirée,
Le plus ancien, là bas, est en bleu horizon,*******
L’autre porte le casque à cimier aciéré,
Un jeune, de sa « Bigeard » modifie l’inclinaison.
Leurs bras ne serrent plus une femme à investir,
Mais pointent une arme froide et prête pour le tir.
J’ai voulu rester témoin de vos épreuves,
Pour, de vos faits d’armes, garder les preuves.
J’ai fait parler ceux de Verdun,
J’ai fait parler ceux du Tonkin,
J’ai fait parler des grands blessés.
J’ai fait parler des gens gazés,
J’ai fait parler ceux des avions,
J’ai fait parler ceux des canons,
J’ai fait parler ceux de la mer,
Et souvent, j’ai vu pleurer leurs mères.
Permettez- moi que, de nouveau, je vous regarde,
Vous qui, des disparus, restez les gardes,
A un pour mille ou pour dix mille,
Peut être même un pour cent mille,
Vous qui vivez vous les représentez,
Vos frères de sang, ceux qui y sont restés.
Tous ces vieillards de vingt ans, en rangs serrés,
Concrétisant par leurs croix bien alignées,
Le mot « Discipline » dont ils étaient saturés,
Et le mot « Liberté » qui les avait tant imprégnés.
Je vous regarde, Monsieur, vous n’avez plus vingt ans,
Je vous regarde, Madame, vous n’avez plus seize ans
Mais vous avez, Monsieur, toute mon admiration,
Mais vous avez, Madame, toute votre abnégation.
Vous êtes les fils des feux de la guerre,
Vous avez vu mourir tant de vos frères naguère.
Je dirigeais les fils des feux de la paix,
Unissons nos pompiers morts dans le même respect.
Pour nos fils et nos filles qui ne savent plus...Hélas !
Pour vos pères et vos mères qui furent fiers de vous,
Pour notre Patrie, pour la France, je vous embrasse,
Vous me faites encore pleurer, ça je vous l’avoue.
Francis RAOUT
11 novembre1990
(******* Il restait encore des combattants de 14/18) |
_________________ F.R. |
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