brembored
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14 Aoû 2013, 15:53 |
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Citation: | Les Français inégaux face au risque de mort subite du sportif
Après un arrêt cardiaque survenant lors d'une activité sportive, le taux de survie varie considérablement sur le territoire français. C'est ce que révèle une étude publiée le 4 août dans la revue European Heart Journal.
Les meilleurs scores – plus de 43 % de survie – sont obtenus dans les départements les mieux équipés en "défibrillateurs automatiques externes" : ces appareils délivrent un choc électrique calibré afin de permettre au cœur de battre à nouveau normalement. Les départements se distinguent aussi en fonction de la proportion de leur population formée aux gestes qui sauvent.
"Nous ne pensions pas trouver en France des taux de survie supérieurs à 40 % dans certains départements, c'est un score excellent", commente le professeur Xavier Jouven, cardiologue à l'hôpital européen Georges-Pompidou, à Paris, principal auteur de l'étude.
En 2005, cet expert de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a mis en place un registre national de la mort subite du sportif, lequel a permis, en 2012, d'évaluer le nombre de décès liés à un arrêt cardiaque chez le sportif – de 800 à 1 000 morts par an en France. La moitié d'entre eux surviennent sur un stade ou un gymnase. La moyenne d'âge au moment de l'incident est de 46 ans chez l'homme, 44 ans chez la femme. "Seuls 5 % de ces décès touchent des sportifs de haut niveau, 95 % concernent des sportifs amateurs", ajoute Xavier Jouven.
LE NORD ET LA CÔTE-D'OR BONS ÉLÈVES
Les auteurs ont analysé les données de 820 morts subites survenues chez des sportifs de 10 à 75 ans entre 2005 et 2010. Deux départements, le Nord et la Côte-d'Or, affichent des taux de 43,8 % de survie sans séquelles à la sortie de l'hôpital. A l'opposé, les Vosges et le Territoire de Belfort ont des taux de survie nuls – mais ils présentent très peu de cas. Au total, le taux de survie ne dépasse pas 10 % dans près de la moitié des soixante départements ayant fait l'objet de l'étude. En moyenne, le taux de survie après un arrêt cardiaque est de 15,7 % chez le sportif – alors qu'il plafonne entre 3 % et 5 % pour la population générale.
Presque toutes les morts subites résultent d'un hyper-emballement brutal des ventricules cardiaques, ou "fibrillation ventriculaire", qui empêche le cœur de se contracter normalement. "Au moins 10 à 30 % des morts subites peuvent être "ressuscitées" à l'aide d'un défibrillateur automatique.
L'action du premier témoin est ici capitale : il doit défibriller le cœur moins de dix minutes après l'arrêt cardiaque, à condition de pratiquer entre-temps un massage cardiaque", assure Jean-Pierre Rifler, chef du service des urgences du centre hospitalier de Montbard (Côte d'Or). Le service mobile d'urgence et de réanimation (SMUR) est certes essentiel pour permettre au patient de s'en sortir sans séquelles, mais il n'arrive auprès de la victime qu'après un délai moyen de quinze à vingt minutes.
"TOUT EST AFFAIRE D'INVESTISSEMENT LOCAL"
C'est sous l'impulsion du docteur Rifler que Montbard a été la première ville française à s'équiper de défibrillateurs automatiques, en 2005. C'est aussi grâce à lui que les communes de Côte-d'Or ont formé une grande partie de la population aux gestes qui sauvent, grâce à des sessions de seulement vingt minutes.
Le taux record de près de 44 % de survie, en Côte-d'Or et dans le Nord, sont très fortement corrélés au nombre de défibrillateurs implantés dans chaque département. "Les différences de survie s'expliquent essentiellement par la qualité des soins pré-hospitaliers", assure Xavier Jouven. "Tout est affaire d'investissement local dans l'éducation du public aux gestes qui sauvent", ajoute Eloi Marijon, coauteur de cette étude.
Ce qui est valable pour les morts subites du sportif vaut aussi pour l'ensemble des morts subites – 40 000 décès par an en France. Depuis le 4 mai 2007, un décret autorise toute personne à utiliser un défibrillateur automatique. Depuis, plusieurs mesures favorisent l'installation de défibrillateurs dans les lieux publics, notamment les stades. Le 29 mai, une proposition de loi visant à rendre obligatoires les défibrillateurs dans les établissements publics a été déposée à l'Assemblée nationale par Pierre Morel, député (UMP) de la Lozère.
Un risque d'arrêt cardiaque faible pour les sportives
"Les femmes ne représentent que 5 % des victimes de mort subite liée au sport", s'étonne Eloi Marijon, premier auteur d'une étude qui met en évidence cette protection féminine, parue le 13 août dans le Journal of the American Medical Association. Les femmes pratiquant le cyclisme font ainsi huit fois moins de morts subites que les hommes.
Ce résultat ne peut s'expliquer par la seule protection hormonale dont bénéficient les femmes : "En population générale, il y a un tiers [des] décès cardiovasculaires chez les femmes, pour deux tiers chez les hommes", précise le cardiologue Xavier Jouven. D'où vient un tel décalage chez les sportifs? Peut-être d'une psychologie différente de la pratique du sport chez la femme, moins encline à rechercher la performance à tout prix. "Faut-il mettre en place des stratégies de détection des sujets à risque différentes chez les hommes et les femmes ?", se demande M. Jouven.
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Source :
http://www.lemonde.fr/sante/article/2013/08/14/les-francais-inegaux-face-au-risque-de-mort-subite-du-sportif_3461612_1651302.html#xtor=AL-32280308 |
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