greg
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24 Nov 2006, 15:08 |
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Il est 21 h 02 le mercredi 15 novembre 2006 lorsqu’un appel arrive au CTA de Vendée, signalant une explosion d’habitation à Bouin, au lieu dit La Coupelasse. Dans le même temps, le CTA du Sdis 44 reçoit lui aussi quelques appels, la détonation ayant été entendue jusqu’en Loire-Atlantique, de l’autre côté du bras de mer.
Les sapeurs-pompiers de Bouin, sitôt alertés, se rendent sur les lieux. De prime abord, sur cette route sombre, rien ne laisse présager de ce qui s’est passé. Pourtant, un élément retient l’attention du conducteur du PSHR de Bouin : un bloc de ciment gît au milieu de la chaussée. Effectivement, quelques mètres plus loin, les torches des sapeurs-pompiers éclairent petit à petit une scène de désolation : en lieu et place de la grande habitation R+1 ne subsiste qu’un enchevêtrement de gravas. L’édifice s’est effondré en 1 000 feuilles et les 4 murs périphériques ont été soufflés. Les projecteurs laissent entrevoir des débris épars sur un rayon de près de 150 mètres, certains gisant sur le sable où déjà remonte la marée. Une citerne de propane de 2 tonnes a été elle aussi projetée à une dizaine de mètres de son emplacement initial ; blottie contre un arbre, elle présente une fuite sur robinetterie. Aussitôt, les sapeurs-pompiers de Bouin prennent le recul nécessaire à leur sécurité et à celle de leurs engins. Ils mettent en œuvre une LDV pour dilution de la fuite gazeuse et demandent renforts.
Petit à petit, ceux-ci s’organisent. Le chef de groupe fait établir une LDV sur le cône de décombres pour éteindre les divers foyers d’incendie qui se sont déclarés. Un groupe éclairage est demandé, ainsi qu’une équipe cynotechnique et des sauveteurs-déblaiement. Car si d’après le voisinage cette maison en rénovation est a priori inoccupée, il importe de lever le doute quant à la présence ou non de victimes ensevelies. La gendarmerie nationale, sur les lieux, fait rechercher les propriétaires de l’habitation. Dès son arrivée, le chef de colonne, lui-même SDE3 et conseiller technique départemental, demande à l’autorité municipale, elle aussi présente, de réquisitionner une pelleteuse qui pourrait entrer en action après la levée de doute. Il fait réaliser des trouées sur le monticule marquant ce qui reste de l’habitation, afin de faciliter le travail des équipes cyno et SD demandées.
A 00 h 02, une équipe cynotechnique de Loire-Atlantique, mobilisée sur l’intervention par l’intermédiaire du Coz, entre en action. Il fait grand vent, la météo est défavorable au travail des chiens. Pendant près d’une demi-heure, ces sauveteurs à 4 pattes passent et repassent, furetant dans les gravas. Rien n’y fait : ils ne montrent aucun signe de marquage. A 00 h 45, les propriétaires de l’habitation, originaires de Loire-Atlantique, se présentent sur place. Aussitôt, le Cos leur demande de réaliser un plan de la maison. Celui-ci est d’autant plus utile que 2 équipiers SDE1 de Fontenay arrivent justement. Dirigés par le chef de groupe premier Cos de l’intervention, lui-même SDE2, ils mettent en place leur matériel de géo-stéréophonie. Le silence se fait sur le site. Les minutes s’égrènent, plusieurs essais sont fait en diverses localisations : aucun son ne répond aux sollicitations phoniques des sapeurs-pompiers.
Il n’y aurait donc personne sous ces gravas. La pelleteuse déploie alors son bras, déplace blocs de ciments, poutres et autres matériaux, permettant aux soldats du feu d’enfin intervenir sur un foyer d’incendie couvant en profondeur. Après une ultime vérification des points chauds au moyen de la caméra thermique et un nouveau passage de l’équipe cynotechnique, le déblai sélectif mécanique se poursuit jusqu’à la dalle : il n’y a personne.
Si les acteurs présents sont soulagés de ne découvrir aucune victime, reste désormais à la gendarmerie de mener l’enquête pour comprendre l’origine de cette explosion.
Un debriefing réunissant l’ensemble des acteurs est organisé en fin de nuit au centre de secours de Blouin. Au total, une vingtaine de sapeurs-pompiers ont été engagés sur cette opération. Ils sont issus des centres de secours de Bouin, Challans, Fontenay-le-Comte, La Roche-sur-Yon, Saint-Gilles-Croix-de-Vie et Nantes.
source: http://www.sdis85.com |
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